Les recettes de voyage connaissent une hausse de 11,8% et celles des MRE de 4,1%. A cela s’ajoute la manne d’entrées liée aux privatisations. En revanche, les exportations de marchandises reculent de 1,7% tirées vers le fond par l’activité textile qui subit les contrecoups de la vague asiatique. Les plus importantes filières de ce secteur vivent mal la déferlante chinoise.
Résultats, et le rapport du Centre marocain de conjoncture le confirme, les parts de marché du Maroc au niveau de l’Union européenne se rétrécissent en « peau de chagrin ».
Les experts du (CMC) démontrent que l’essoufflement des secteurs traditionnellement exportateurs ne date pas d’aujourd’hui, mais de la seconde moitié des années 1990. Alors que les exportations tournaient, au cours de la période 1996-2003, aux alentours de 4,51%, les parts de marché relatives du Maroc sur l’Euroland ne gravitent désormais qu’aux environs de 2,92%, tandis que celles de la Turquie ont enregistré une certaine stagnation, avec des parts avoisinant les 13,42%, celles de la Chine ont culminé à 61,14% en 2004. Une évolution d’autant plus soutenue que l’empire du Milieu n’intervenait au sein de cette zone qu’à hauteur de 37% et 49% en 1990 et 2003 respectivement.
Il faut dire que, contrairement aux pays émergents (Malaisie, Thaïlande et Indonésie) qui, durant la décennie écoulée, avaient connu d’importantes pertes de compétitivité, la Chine dispose d’atouts compétitifs intarissables compte tenu de ses réserves gigantesques de main-d’œuvre qui lui donnent la possibilité de tirer parti de ses avantages comparatifs dans les industries tant intensives en main-d’œuvre qu’en capital ou technologies.
En tout cas, une chose est sûre, l’émergence de la Chine comme principal acteur de l’économie mondiale se vérifie de jour en jour à travers l’intensité des échanges qu’elle entretient désormais avec les grands foyers de croissance internationale. Son économie se positionne actuellement comme le deuxième partenaire commercial de l’Europe.
Abdelali Boukhalef - Le Matin