La ’Silicon Valley’ en visite au Maroc

3 décembre 2004 - 00h18 - Economie - Ecrit par :

De grandes entreprises américaines intervenant dans le secteur de la haute technologie (Texas Instruments, Agilent Technologies, Qualcomm, et Greenberg Traurig) ainsi qu’une dizaine d’entreprises de higt-tech de pointe de la "Silicon Valley" examinent, ce jeudi à Rabat, les moyens de renforcer leurs partenariats dans le domaine de la haute technologie avec des chercheurs marocains.

Cette rencontre organisée par BMCE Bank, en association avec l’Ecole Mohammedia des ingénieurs (EMI) et l’université Al Akhawayn vise à établir des contacts entre les "entreprises de la célèbre Silicon Valley de Californie avec les experts marocains pour faire connaissance et travailler ensemble", a affirmé le directeur général de l’EMI, Ramdane Khalid.

Cette conférence s’inscrit dans le cadre de l’accord de libre-échange mis en place entre le Maroc et les Etats-Unis, selon les organisateurs.

L’objectif de la journée est de permettre à ces dirigeants de grandes multinationales, eux-mêmes "d’anciens chercheurs", de découvrir les "potentialités des experts marocains qui oeuvrent dans le domaine de la technologie de pointe et dont la réputation n’est plus à faire", a-t-il ajouté dans une déclaration à la MAP en marge de cette conférence.

"Il ne s’agit pas de délocalisation, mais d’invention et de création de nouveaux produits", a-t-il précisé. "Les ingénieurs marocains sont connus pour leur formation très solide et leur coût très compétitif, constitue, par conséquent, un attrait pour ces grandes multinationales intéressées par des parts de marché", a-t-il expliqué en formant le v u de voir ces grandes entreprises installer des laboratoires de recherche au Maroc, une "aubaine" pour le développement du pays et un frein pour la fuite des cerveaux.

Dans ce contexte, une convention sera signée avec une société américaine "Atrenta" qui va céder à l’EMI et à Al Akhawayn un "progiciel " très important et très coûteux pour la conception de puces électroniques.

"Atrenta" est pionnière des outils d’aide à la vérification du design et de conception des circuits intégrés.

Ce logiciel, actuellement utilisé uniquement par quatre universités des plus prestigieuses aux Etats-Unis (MIT, Stanford, Caltech et Princeton) sur les 3.000 que compte ce pays, sera cédé pour une période de dix ans à l’EMI.

"Cela va nous permettre, non seulement, de dispenser une formation de haut niveau aux ingénieurs mais également d’acquérir une technologie de pointe" dans ce domaine, s’est-il réjoui, soulignant que "nous avons déjà une expérience concluante et notre souhait est de l’enrichir".

De fait, l’EMI s’enorgueillit d’ores et déjà d’avoir dans ses murs, une société "STMicroelectronics", leader en Europe et 3-ème dans le monde dans le domaine de l’électronique, qui a recruté 150 ingénieurs et compte installer prochainement un laboratoire de recherche à Rabat qui emploiera quelque 600 ingénieurs d’ici trois ans, l’objectif à terme est d’atteindre un effectif de 1750 chercheurs, a-t-il ajouté.

"ST Microelectronics" travaille aujourd’hui sur la télévision du futur. A l’avenir, des téléphones portables du futur, des cameras et des produits grands publics, fonctionneront avec des puces fabriquées au Maroc. Les premières puces sont déjà vendues sur le marché japonais, a-t-il révélé. Son objectif aujourd’hui, est "d’attirer d’autres entreprises" pour travailler en partenariat.

Le directeur général adjoint de la BMCE Bank, M’Fadel El Halaissi, s’est félicité de son côté de la tenue de cette conférence, "une première", car c’est la première fois qu’il y a une convergence d’intérêt entre une entreprise (BMCE), l’université et les entreprises qui travaillent sur un secteur particulier à savoir les semi-conducteurs et la haute technologie.

"L’idée est partie d’un constat, à savoir que les nouvelles technologies sont accaparées par le monde développé, et souvent nos chercheurs, nos ingénieurs ne font que de la sous-traitance pour ces grandes multinationales européennes et américaines ", a-t-il déploré. Toutefois, il s’est dit convaincu que ce séminaire "aboutira certainement à créer une dynamique" des investissements dans ce domaine.

"L’objectif essentiel étant de fixer nos chercheurs tout en attirant des entreprises de haut niveau", a-t-il ajouté, soulignant qu’aujourd’hui, la Silicon Valley, qui ne connaissait que des scientifiques marocains, découvre le Maroc, ses universités et ses centres de recherches qui forment des experts de haut niveau et qui peuvent développer pour ces multinationales des process dans des conditions intéressantes".

Les dix entreprises High Tech de la Silicon Valley sont "General Photonics", "OEwaves, Inc", "Nanonexus", "Rfmagic", "Asip", "Atrenta", "GCS", "Neopad", "Nevis, Networks Inc", "Sequoi.

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