La vie marocaine, tout un art

27 décembre 2003 - 12h48 - Culture - Ecrit par :

De l’Atlas à l’Atlantique et du Rif au Sahara, le Maroc se partage entre des paysages tour à tour méditerranéens et désertiques. Une nature sauvage émaillée de villes anciennes et préservées : Meknès, Fès, Marrakech, Casablanca... On s’y perd dans l’effervescence des médinas, on y découvre de fabuleux jardins, on y savoure une cuisine transfigurée par les épices.

Les maisons, que ce soit celles en terre, typiques de la palmeraie, les riyads de Marrakech, ou les palais nostalgiques de Fès, sont les oasis sereines de ces villes radieuses où s’ouvrent une multitude d’ateliers et d’échoppes. Comme tous les livres de la collection, « L’Art de vivre au Maroc » comprend un carnet d’adresses très complet. Foyer vivant d’une culture métissée où les multiples traditions surmontent aussi bien les apports positifs que les méfaits de la modernité, le monde marocain dévoile des richesses étonnantes à qui veut s’initier à ses beautés. Peut-être plus qu’ailleurs dans ce pays aux situations géographiques et géologiques majestueuses, fort de tous les paysages possibles, l’énigme de la vie a façonné les esprits. La cuisine marocaine, riche et variée, fait l’objet de tous les soins dans le mariage marocain, elle est partie intégrante de la fête, elle participe du faste et de la joie de la cérémonie.

D’une grande simplicité ou fruit d’une préparation complexe et laborieuse, les plats servis pendant le mariage, sont appréciés pour la diversité des saveurs, des parfums et des présentations. Il existe des plats de base : ainsi le poulet est souvent recurrent, cuit en sauce et agrémenté de citrons et d’olives. Les viandes garnies, l’agneau en particulier, accompagnées de fruits secs : pruneaux, amandes et raisins secs ou oeufs durs et amandes s’offrent, -le plus souvent en second rang d’intérêt- à la déguslation des invités. Par ailleurs, certains usages culinaires se situent à la démarcation entre zones rurales et urbaines ; aussi, on offrira "naturellement" un couscous lors d’un mariage de campagne, alors qu’en ville, le plat le plus indiqué pour ce jour d’exception sera plutôt la pastilla. Notons que de plus en plus ces différences se relativisent et les stratifications sociales ne sont plus aussi nettes ; si le méchoui tient ses origines de la campagne, il trouve de plus en plus de public en ville tant il sied à pareille occasion, du moins chez ceux qui sont peu regardants aux dépenses.

L’autre manifestation de l’art de vivre marocain est la cérémonie de mariage. Au Maroc, plus que partout ailleurs, le mariage est perçu, sur le double plan social et religieux, comme un acte d’une grande importance, préparé minutieusement comme un évènement familial d’envergure, célébré joyeusement comme une grande fête, à laquelle s’associent outre les familles des deux époux ainsi unis, au destin scellé, leurs proches, leurs amis et leurs voisins. Valable pour les villes et les grands villages, cette perception ne l’est pas tout a fait quand il s’agit de la campagne, où cette fête prend une toute autre allure, puisqu’elle mobilise de manière spontanée un douar tout entier, plusieurs jours durant, dans un élan de solidarité qui donne toute la mesure de l’esprit communautaire toujours plus vivace en zone rurale qu’en milieu urbain, en raison de la nature même de la vie dans la campagne. Si donc la fête est globalement la même dans l’ensemble du Royaume, les rites de sa célébration varient d’une région à l’autre, au regard des traditions locales, le but étant, selon les cas, d’insister, de conforter ou de conférer encore plus d’éclat à tel ou tel aspect de la fête. Fondamentalement, le canevas est le même au nord du Maroc comme à son extrême sud, à l’est comme à l’ouest. C’est la broderie qui y figure qui offre à l’observateur la touche de chaque région et son cachet propre.

Tout se passe, en effet, comme si chaque région du pays tenait à exhiber fièrement son apport particulier, à mettre en valeur le talent et le doigté de ses hommes et de ses femmes, à faire valoir le soin par lequel ils entourent cette grande cérémonie, ainsi que le respect quasi religieux des règles régissant son déroulement. Chaque région souhaite, par son ancrage local, frapper de son sceau cette broderie nationale, qui se trouve être, en fin de compte, une oeuvre commune, rassemblant autour d’elle et dans l’union l’ensemble du peuple marocain. Chaque région s’ingénie à faire briller de mille feux ses signaux distinctifs mais très indicatifs de la diversité de notre culture dans la cohésion, de nos contrastes dans l’harmonie, de notre pluralité dans l’unicité, et de notre particularisme dans la globalité. C’est dans cette large panoplie de repères fort bien établis, de coutumes ancestrales, de valeurs et de convictions, que le Maroc puise les éléments qui font la richesse de son patrimoine identitaire, culturel et civilisationnel.

Source : Aujourd’Hui le Maroc

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