Le mariage mixte : Quête culturelle ou simple coïncidence ?

22 octobre 2005 - 20h44 - Maroc - Ecrit par : Bladi.net

En dépit des barrières que les traditions dressent entre eux, ils choisissent d’unir leur vie à des femmes étrangères. S’agit-il d’un « coup de foudre » ou d’une « love story » ou tout simplement du désir de connaître « l’autre » ? A l’heure actuelle, les flux internationaux de populations étant développés pour des raisons économiques, politiques et culturelles, chaque pays occidental est confronté aux cosmopolitisme conjugal.

Dans leur majorité écrasante, ces Maghrébins poursuivent leurs études supérieures à l’étranger (en Europe, aux Etats-Unis, au Canada...)
Au terme de leurs études, ils reviennent le diplôme dans la poche et une épouse aux bras. « Bien avant d’épouser ma femme, disent certains, j’avais déjà épousé sa culture ».
Il est vrai que la plupart de ces jeunes gens ne sont pas concernés par les émois de la quête culturelle. Seul le jeu de l’amour, et du hasard, les a mis en situation d’appartenir au groupe des adeptes du mariage mixte. Ils savent que la mixité n’est pas uniquement sexuelle, mais aussi religieuse, culturelle, raciale et sociale. Dans certains cas et surtout chez les ouvriers immigrés, le mariage devient un moyen rapide pour obtenir la naturalisation.
Certains pensent que le mariage mixte donne très souvent une union parfaite, que les couples « mixtes » vivent leurs différences comme une source d’enrichissement mutuel et réussissent à établir une relation équilibrée et durable.
« Ma petite fille, dit l’un, est ravie... Elle bénéficie des fêtes de nos deux pays. En fait, notre vie de couple est un formidable bricolage qui exige curiosité et respect pour la culture de l’autre. Une seule chose nous sépare : nos enfants n’ont pas les mêmes parfums ».
Sacrifice

Le mariage mixte ne serait viable que si l’un des conjoints accepte de se fondre dans la culture de l’autre et de faire le sacrifice de son identité.
Dans certaines familles maghrébines, le couple mixte est parfois mal accepté. Le barrage de la religion est le plus difficile à franchir.
Quelques difficultés surgissent aussi après le mariage : le choix du prénom de l’enfant, sa religion, son éducation, la cuisine, comment communiquer avec la belle famille qui ne parle que l’arabe ou le berbère etc.
Le mariage mixte engendre très souvent des situations difficiles, et parfois même des séparations et des divorces.
Aussi, les divorces chez les couples mixtes sont-ils aussi nombreux que chez les couples « homogènes ».
Le choc des cultures est parfois trop brutal. Certaines familles maghrébines n’accueillent pas à bras ouverts cette belle fille venue d’ailleurs, qui ne parle pas leur langue, qui ne peut pas partager leur joie pendant les fêtes religieuses (le Ramadan, le Mouloud, l’Aïd El Kébir, Achoura...), qui refuse de porter le costume traditionnel (le caftan, la djellabah, les babouches...). Pendant les réunions familiales et les cérémonies, elles se sentent observées, dévisagées, parfois désahbillées du regard.
Les différences culturelles et religieuses s’avèrent à la base de ces conflits et de ces désaccords.
D’après un sociologue, les différences entre les partenaires dans le couple « mixte » sont plus « l’expression des différences entre les groupes qu’entre les individus ».
D’autre part, nous constatons qu’actuellement, un nombre appréciable de jeunes filles maghrébines choisissent de se marier avec un conjoint étranger, mais aisé, profitant des possibilités matérielles pour mener une vie confortable et heureuse en faisant profiter toute sa famille.
Certaines réussissent, mais difficilement, à faire embrasser à leur mari la religion musulmane. Le lourd silence qui pesait sur cette question a disparu.
Un sociologue a dit : « Toute une complexité des différences a fait jour à travers la subjectivité de chaque partenaire, modelé elle-même par son niveau social d’éducation et aussi par la nature du rapport qui le lie plus ou moins fortement à son groupe et à celui de son partenaire.
Aujourd’hui, les occasions de rencontre entre Marocaines et étrangers ne manquent pas, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur du pays.

Al Bayane

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