Les Lions de l’Atlas affichent de nouvelles ambitions

Lors de la coupe d’Afrique des nations 2002, au Mali, le Maroc a connu l’un des moments les plus noirs de son histoire footbalistique. Le champion d’Afrique 1976 et premier pays africain à glané un point en coupe du monde (1970) et a passé le premier tour (1986), a été éliminé sans panache au premier tour de la CAN. Dans le royaume chérifien, cette contre-performance a été vécue comme un drame national. Au lendemain de cette déroute, le Portugais Humberto Coelho, alors en charge des Lions de l’Atlas a été remplacé. Depuis, la sélection a été confiée au héros du mondial 1986, le gardien Badou Zaki. C’est à lui, qu’incombe la responsabilité de faire retrouver ses lettres de noblesse au football marocain.

Mais comme chat échaudé craint l’eau, les vertus de la patience ne sont pas une référence au Maroc. Tant et si bien qu’à la moindre contre-performance, le sélectionneur Zaki est sur la sellette. Il y a quelques mois, suite à un match amical mal négocié, son fauteuil a été sérieusement menacé. N’eût été le désistement du technicien français, Luis Fernandez, les Lions de l’Atlas auraient un autre mentor pour la CAN tunisien. Toujours est-il que Zaki continue de faire contre vents et marées son boulot. Pour le rendez-vous tunisien, le coach marocain pense qu’une place en quarts de finale, est l’objectif minimal pour son équipe qui ne manque pas d’arguments. Nourredine Naybet, le capitaine de la sélection qui évolue en Espagne au Deportivo La Corogne, est le joueur le plus expérimenté du groupe. Il est le seul rescapé de la génération 1990. A ses côtés, se trouve l’importante légion étrangère qui constitue l’ossature de l’équipe. Talal El Karkouri du Paris Saint-Germain et Youssef Hadji qui a repris le flambeau de son frère aîné, Moustapha sont des éléments essentiels du dispositif mis en place par Zaki. Quant au football local il a quelque peu été oublié. Sur les 22 joueurs appelés à défendre les couleurs du Maroc en Tunisie, quatre seulement évoluent au pays, dont deux gardiens de buts, Nadir Lamyaghri (Wydad Casablanca) Tarek Jarmouni (FAR de Rabat) et les milieux de terrain Nabil Masloub (Raja), Alaa Hassane (MCO Oujda).

Dans la poule D de la CAN tunisienne, le Maroc quelque peu convalescent aura à faire à forte partie. Le Nigeria, l’Afrique du Sud, deux anciens champions d’Afrique qui font partie des formations les plus régulières du continent ne sont pas des adversaires faciles. Pas plus que la sélection nationale du Bénin. Les Ecureils qui font leurs grands débuts à la CAN. Toujours est -il que le groupe marocain, constitué de jeunes éléments, aura à coeur, de se hisser au niveau des formations chérifiennes qui ont brillé lors des coupes du monde 1970, 1986 voire 1998. Il sera même question pour cette jeune équipe de rêver de faire aussi bien que la formation de 1976 qui a offert au Maroc son premier et unique de champion d’Afrique. On va commencer à y voir plus clair au soir du 27 janvier prochain, après le choc Nigeria-Maroc à Monastir. Ce match a déjà des relents de finale pour le football marocain.

Cameroon Tribune (Yaoundé)