Les Marocains de l’Etranger premiers financiers du parti "Al adl wal Ihssan"

21 décembre 2003 - 22h23 - Economie - Ecrit par :

Tous les militants d’Al Adl Wal Ihsane la se de Cheikh Yassine : "Il faut de l’argent pour mener à bien notre action". La Jamaâ reçoit classiquement son financement par trois sources différentes : les dons des mécènes, la Zakat (10 % des biens de la personne) stipulé par l’islam et un prélèvement de 2,5 % sur le salaire des militants actifs. Al Adl s’appuie en outre sur une excellente organisation à l’étranger qui en fait, et de loin, la première force "politique" marocaine… en Europe.

C’est d’abord dans le vieux continent (Espagne et France, notamment) que le "parti" de Yassine recrute à tour de bras auprès des MRE. "Mettez-vous à la place d’un MRE, souligne le chercheur Mohamed Darif. Ce qui le rattache à son pays, c’est souvent l’Islam. Quand il veut faire un geste, un don, il ne sait vers où se tourner…". De là à aller vers les représentations externes de la Jamaâ, il n’y a qu’un pas.

Al Adl entretient également, comme l’ensemble des mouvements d’inspiration religieuse, de bons rapports avec le Golfe arabe. Jusqu’où peuvent aller ces bons rapports ? Si l’on en croit certaines sources, qui restent à confirmer, "la Jamaâ peut recevoir des aides détournées via l’édition de livres religieux par exemple, d’abord bradés à bas prix avant d’être revendus sur place, la différence étant récupérée par les caisses de l’association".

À l’intérieur du territoire marocain, Al Adl se prévaut d’une large couverture populaire ratissant l’ensemble des provinces. Cette présence lui permet de décliner une autre source de revenus : le retour sur investissement. "La Jamaâ, nous explique ce chercheur, joue sur un double terrain social et économique. Elle prend en charge les démunis, sensibilise et aide à la création de petits projets de développement. Ce n’est pas du racket, mais il est normal qu’une ristourne sur les petits commerces, aussi modeste soit-elle, finissse dans les escarcelles de la Jamaâ". Les campings d’été, fermés à partir de 2000, entraient déjà dans le cadre de ces actions à caractère social mais dont le bénéfice économique, par ristourne, est immédiat. Vous avez dit Justice et bienfaisance ?

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