La construction de « Medusa », le câble sous-marin devant relier l’Afrique du Nord au sud de l’Europe en passant par le Maroc, va bientôt démarrer. Il vise à favoriser la connectivité dans la région.
La ligne maritime Gênes-Barcelone-Tanger qui devait être opérationnelle depuis le 30 septembre dernier, a été suspendue.
Aldo Grimaldi, président du groupe de transport maritime Grandi Navi Veloci (GNV) cité par l’agence Europa Press, impute cette décision aux autorités marocaines et fait allusion à des difficultés d’ordre administratif.
Il estime, en outre, que cette attitude de la part des autorités de tutelle altère l’esprit des accords signés entre le Maroc et l’Italie en matière de coopération dans le secteur du transport maritime.
Le président du groupe GNV espère néanmoins que ces difficultés seraient aplanies dans les brefs délais, la liaison Gênes-Barcelone-Tanger étant l’une des initiatives qui rapprochent les deux rives du Détroit et contribuent certainement à faciliter le voyage des Marocains résidant en Italie, mais aussi en Catalogne, vers leur pays d’origine.
A noter, en ce sens, que la Marine marchande vient de retirer à la société IMTC deux lignes attribuées le 2 août dernier sur décision du ministre en personne, nous apprend-on. La notification, faite par fax, concerne les lignes Tanger-Gênes et Nador-Almeria.
A rappeler que la compagnie du transport maritime italienne, Grandi Navi Veloci, du groupe Grimaldi Genova, avait annoncé l’ouverture de cette nouvelle ligne maritime, Gênes-Barcelone-Tanger, il y a un peu plus d’un mois.
La ligne qui devait relier trois ports importants de la Méditerranée en termes de transport de passagers, est aussi, rapporte le quotidien catalan La Vanguardia, un « point clé », dans la stratégie du développement commercial en Europe.
Grandi Navi Veloci investit également un marché de transport à travers le Détroit chiffré à près de 3 millions de passagers par an et connaît une croissance régulière de l’ordre de 5% ces dernières années.
Grandi Navi Veloci devait ainsi être le premier transporteur italien à exploiter la liaison maritime Tanger-Gênes, auparavant monopilisée par la compagnie publique Comanav. L’opérateur italien compte mettre sur la ligne le ferry Victory, un navire de 28.000 tonnes, long de 187 mètres, d’une capacité de 1.200 passagers 150 cabines et 500 sièges supplémentaires. Le navire affiche également 1.800 mètres linéaires de garages.
La ligne démarrera avec une rotation hebdomadaire et couvrira le trajet en trois jours avec une vitesse de 23 noeuds.
Les tarifs fixés par la compagnie de 145 euros, 116 euros pour les MRE pour le trajet, Gênes-Tanger et 78 euros pour la traversée Barcelone-Tanger, restauration incluse. A titre de comparaison, la Comanav pratique des prix allant de 1900 à 2800 dh, pour un aller simple, selon différentes périodes de l’année. Soit le double des tarifs proposés par la compagnie italienne qui offre un service nettement meilleur et la restauration en sus.
Etant le transporteur exclusif qui opère sur la ligne, la compagnie nationale ne se montre pas préoccupée quant à la qualité de son service et la fiabilité de ses prestations. En attestent lespannes qui ont immobilisé, en juillet dernier, son ferry le Marrakech Express, laissant en rade des centaines de passagers sur les quais du port de Gênes.
Aussi, la compagnie italienne compte-t-elle grignoter des parts de ce marché de 2,7 millions de passagers et quelque 660.000 véhicules de l’opération Transit, ainsi que les 60.000 camions TIR qui circulent annuellement entre l’Italie et l’Espagne.
Pour rappel, la ligne Gênes-Tanger a enregistré en 2005 67.000 passagers environ et un peu plus de 33.000 véhicules.
Les performances de la traversée Barcelone-Tanger semblent plus prometteuses. La communauté marocaine installée en Catalogne est estimée, en 2005, à plus de 181.000 personnes. Elle est de loin la première communauté étrangère résidant dans cette région autonome de l’Espagne.
La ligne Barcelone-Tanger pourra également absorber une partie du flux des MRE vivant dans la région voisine de Valence et d’autres régions proches de l’Espagne ainsi que ceux vivant en France.
Tahar Abou El Farah - Libération
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