Une pépinière pour des logiciels 100% marocains

6 mars 2008 - 17h39 - Maroc - Ecrit par : L.A

Un centre de développement de logiciels va prendre ses quartiers à l’Institut national des postes et télécommunications (INPT). Dans le jargon des TI, on parle de « soft center » où l’on travaille sur des applications technologiques de pointe. Tout y passe, e-gov, jeux vidéo, sécurité informatique… Plusieurs institutions vont s’engager dans le « soft center ». Il y a d’abord les universités (Casablanca, Rabat, Al Akhawayn…), les écoles d’ingénieurs, notamment l’Ensias, et les entreprises.

« Le lancement du centre va se faire dans une première phase au sein de l’INPT. D’ici 2 ans, il sera logé dans la technopole de Rabat », précise le responsable de l’entité prospective et nouvelles technologies à l’ANRT, Hicham Lahjomri. A l’INPT, l’incubateur sera installé sur une superficie de 700 m2. Cette surface va passer par la suite à 7.700 m2 au sein de la technopole.

L’ANRT, partenaire du projet, vient d’ailleurs de lancer un appel d’offres. Son but est « d’identifier les thématiques porteuses, notamment dans les activités concurrentielles ». Elle devra aussi plancher sur la formule juridique du futur soft center. Un « groupement d’intérêt public est parmi les formes sociales qui pourraient être retenues », commente-t-on auprès de l’ANRT.

Le lancement de ce centre a-t-il un intérêt stratégique pour le secteur ? Certainement, réplique le directeur de l’Association professionnelle des technologies de l’information (Apebi), Jamal Benhammou. Pour lui, « le secteur a besoin de visibilité, aussi bien en termes de commandes que de besoins ». Et qui dit commandes et besoins, dit contrats et innovations.

« La R&D est la clé pour anticiper à l’évolution du marché d’où l’intérêt d’un centre de développement », poursuit Ben Hammou. Les chiffres annoncés lors du Gitex à Dubaï, un des grands rendez-vous des TI, donnent le tournis. Le marché maghrébin connaîtra une croissance de 15% par an pour générer des revenus estimés à 10,4 milliards de DH. La région Mena se classe 3e en termes de croissance de marché, après l’Inde et la Chine. En cinq ans, son marché a pratiquement doublé pour atteindre un peu plus de 107 milliards de DH en 2008.

C’est dire que les entreprises marocaines qui s’alignent dans le secteur des TI, doivent être réactives. Il y a une contrainte tout de même. Elles ne disposent pas toujours d’assez de fonds pour se lancer dans la recherche. « La mutualisation des compétences et des moyens permet de dépasser cet obstacle, d’où l’intérêt du soft center », souligne le représentant de l’Apebi. Il n’hésite pas à parler de « solutions technologiques marocaines ». M2M groupe, à titre d’exemple, a déjà sauté le pas en créant une solution informatique. Pour rappel, un contrat-progrès 2006-2012, cautionné par le gouvernement, prévoit un fonds de soutien à l’innovation au secteur des TI.

Source : L’Economiste - F. F.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Implantation - Hi Tech - Education - Informatique

Ces articles devraient vous intéresser :

Cyberattaques : comment le Maroc prépare sa défense

Le Maroc met en place un plan de riposte contre les cyberattaques ciblant ses institutions publiques depuis avril 2025.

L’arabe obligatoire dans une école en Belgique

Un établissement catholique flamand propose un cours d’arabe obligatoire à ses élèves de dernière année, une initiative inédite en Belgique.

Maroc : des notes trop gonflées dans les écoles privées ?

Au Maroc, le phénomène des « notes gonflées » continue de sévir dans des écoles privées. C’est du moins le constat fait suite à la fuite de certains relevés de note sur les réseaux sociaux après la publication des résultats du BAC 2024.

Maroc : cette violence qui interpelle

La parlementaire Nadia Bouzendoufa, du Parti de l’Authenticité et de la Modernité, interpelle Mohamed Saad Berrada, ministre de l’Éducation nationale sur sa stratégie visant à réviser la circulaire ministérielle n° 14/867 et à adopter des mesures...

Des hackers marocains impliqués dans une cyberattaque massive

Une cyberattaque de grande ampleur est en cours. Depuis le mois dernier, 2,8 millions d’adresses IP provenant de divers pays dont le Maroc, tentent de forcer des périphériques réseau.

Saint-Gobain : l’Espagne délaissée au profit du Maroc

Saint-Gobain a annoncé le lancement de négociations en vue de la cessation d’activité de son usine de pare-brise à Avilés (Espagne), ce qui pourrait entraîner la suppression de 280 emplois et un départ vers le Maroc.

Maroc : comment des consultants échappent à l’impôt

Au Maroc, des ingénieurs et autres consultants en informatique ont trouvé la formule pour échapper au fisc. Ils proposent de manière informelle leurs services aux grandes entreprises qui les paient via des intermédiaires.

Ces diplômés marocains qui font le succès d’autres pays

C’est une fuite discrète qui coûte cher au Maroc. Chaque année, des milliers de ses meilleurs éléments quittent le navire, affaiblissant son économie et sa capacité à innover. Un rapport a mis des chiffres sur ce défi majeur et explore les pistes pour...