L’article 57 de cette nouvelle loi publiée au Journal officiel le 27 juillet 2025, prévoit une peine de prison allant de six mois à deux ans, ainsi que des amendes pouvant atteindre 200 000 dinars algériens, pour toute personne qui ne signale pas aux autorités la présence de ressortissants de pays hostiles sur le territoire algérien. Toutefois, la loi ne précise pas ce qu’elle entend par « pays hostiles », ce qui laisse penser que les Marocains résidant dans le pays sont les premiers visés.
À lire : L’Algérie instaure la mobilisation générale : un message pour le Maroc ?
Le texte oblige aussi tout citoyen algérien, en cas de déclaration de mobilisation, à se conformer aux ordres de convocation et de réquisition, à mettre en œuvre les mesures de sécurité et de défense, et à s’abstenir de diffuser toute information susceptible d’entraver le bon déroulement de la mobilisation. Elle donne des pouvoirs étendus au gouvernement, notamment au ministère de la Défense, pour réquisitionner des personnes et des biens, suspendre les pensions de retraite dans les postes sensibles, et transformer la production civile pour répondre aux besoins de l’armée.
À lire : Craignant le Maroc, l’Algérie instaure la mobilisation générale
Sur le plan politique, la loi semble s’inscrire dans une politique d’isolement de l’Algérie sur la scène internationale, dans un contexte de crise diplomatique avec le Maroc depuis août 2021 et de tensions avec la France en raison de son soutien au plan marocain d’autonomie du Sahara marocain, exprimé mi-2024, mais aussi avec le Mali, après la chute d’un drone algérien dans l’espace aérien de ce pays.
À lire : Tensions avec le Maroc : l’Algérie accélère son réarmement
Le parti « Union pour le changement » a exprimé des inquiétudes suite à l’adoption de cette loi, craignant que ce texte ne devienne un outil juridique de surveillance interne et de répression des groupes spécifiques, y compris la communauté marocaine. La formation politique a appelé à un débat national sur le sujet, notant que cette loi marque un pas vers la militarisation de l’État et la restriction des libertés civiles, alors que le pays traverse des crises économiques et sociales profondes qui nécessitent des réponses urgentes.