
Les Etats-Unis douchent les espoirs de l’Algérie
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L’Algérie serait sur le point de signer deux accords avec les compagnies énergétiques américaines Exxon Mobil et Chevron, en vue de l’exploitation de ses réserves de gaz de schiste. Une manière détournée de faire pression sur Washington pour qu’il revienne sur sa position sur le Sahara.
L’information est rapportée par l’agence américaine Bloomberg qui précise que les deux parties ont déjà validé l’essentiel des aspects techniques fondamentaux et qu’il ne reste plus que quelques détails d’ordre commercial à régler avant la conclusion définitive de l’accord. Selon des analystes, cette démarche traduit la volonté de l’Algérie d’utiliser la carte énergétique comme moyen de pression politique dans le conflit du Sahara. Mais Washington ne risque pas de revenir sur sa position sur cette question, malgré ces manœuvres algériennes. Une position qui n’a pas varié depuis décembre 2020 que le président Donald Trump a reconnu la souveraineté du Maroc sur ce territoire.
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Le Maroc est un partenaire stratégique des États-Unis dans la région MENA. Les deux pays entretiennent d’excellentes relations bilatérales et continuent de renforcer leur coopération dans les domaines de la sécurité, de la défense, du développement et de l’investissement. « Le recours de l’Algérie à ces deux accords traduit l’absence d’autres alternatives, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur ses relations avec certains de ses alliés traditionnels, au premier rang desquels la Russie », analyse pour Hespress Saïd Bouchakouk, chercheur spécialisé dans le dossier du Sahara, précisant que initiatives « ne changeront en rien les constantes de la position américaine en faveur de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, et du soutien à l’initiative d’autonomie comme cadre réaliste et pratique de solution ».
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Pour sa part, Abdelouahab El Kain, président de l’organisation Africa Watch, a fait observer que le gouvernement algérien accélère la signature des accords stratégiques avec des sociétés énergétiques américaines pour compenser ses échecs diplomatique et politique en Europe et en Afrique. Dans une déclaration à Hespress, il a expliqué que « les crises politiques croissantes entre l’Algérie et l’Espagne puis la France, sur fond de renforcement de leurs relations bilatérales avec le Royaume du Maroc, accompagnées d’un soutien explicite à la position du Maroc et de la reconnaissance de la justesse et de la légitimité de ses revendications de souveraineté sur ses provinces du Sud, ont placé l’Algérie dans une situation d’isolement diplomatique croissant », soulignant que « les pays européens considèrent désormais la proposition d’autonomie comme une solution juste et conforme aux exigences du droit international ».
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En signant ces accords énergétiques avec des entreprises américaines, « l’Algérie cherche à s’infiltrer dans les cercles décisionnels de Washington afin de créer une opinion opposée à la position officielle américaine soutenant la marocanité du Sahara », confirme l’analyste. Selon lui, cette tentative de l’Algérie « d’utiliser la carte énergétique comme moyen de pression politique » n’aura qu’un effet limité, « car l’engagement américain envers le Maroc dépasse la simple reconnaissance de la marocanité du Sahara, et englobe la coopération sécuritaire, militaire et économique, ainsi que le soutien aux grands projets du Maroc, parmi lesquels l’initiative atlantique-africaine qui constitue une alternative prometteuse pour développer les échanges commerciaux et renforcer l’intégration continentale ».
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