Maati Monjib, inculpé pour blanchiments de capitaux
L’historien Maati Monjib est inculpé pour blanchiment de capitaux. Il s’agit d’une saisine du Parquet suite à la plainte de l’Unité de traitement du renseignement financier (UTRF).
L’historien et défenseur des droits humains marocain, Maati Monjib a écopé d’un an de prison ferme pour « fraude » et « atteinte à la sécurité de l’État ». Son comité de soutien qui dénonce un « verdict injuste et vengeur » exige sa libération immédiate.
« Ce jugement a été rendu sans convocation de l’avocat de la défense et sans convocation de M. Monjib, qui s’est toujours présenté devant la Cour lors des multiples audiences » du procès, a commenté son comité de soutien dans un communiqué. Pour les membres du comité, ce jugement « injuste » et « de nature politique vise principalement à se venger du Dr. Maati Monjib et à justifier son maintien en détention […] au motif qu’il est condamné », alors qu’il est poursuivi dans une autre affaire.
Le jugement concerne six autres journalistes et militants des droits humains. Il a été publié sur un site du ministère de la Justice accessible aux avocats. Trois des prévenus ont été également condamnés à un an de prison ferme. Le comité de soutien a exigé « l’abandon des charges » contre tous les accusés.
Ce procès s’était ouvert en 2015. L’intellectuel de 60 ans est poursuivi pour malversations présumées liées à la gestion d’un centre qu’il a créé pour promouvoir, notamment le journalisme d’investigation. Par le passé, M. Monjib avait accusé les autorités marocaines de « terroriser les journalistes et les opposants en général ». Il était resté en liberté jusqu’à son interpellation fin décembre pour des soupçons de « blanchiment d’argent ». « Je suis innocent de toutes ces accusations diffamatoires », avait-il clamé, affirmant que les faits n’étaient « pas nouveaux » et correspondaient au procès en cours.
Plusieurs organisations de défense des droits humains, dont Amnesty Internationalont apporté leur soutien à l’historien après son arrestation. Elles ont d’ailleurs appelé les autorités marocaines à le « libérer immédiatement et sans conditions ». De son côté, la Délégation interministérielle aux droits de l’Homme, a « catégoriquement » rejeté les « mensonges » sur l’état de la liberté d’expression dans le pays. Sauf que le dernier rapport annuel de Human Rights Watch indique qu’en 2019 le « Maroc a intensifié sa répression contre des commentateurs des réseaux sociaux, des artistes et des journalistes exprimant des opinions critiques ».
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