Un parti espagnol veut « dynamiter » les relations maroco-espagnoles
Le parti Sumar va remettre en cause la décision de Pedro Sanchez de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara, s’il participe au gouvernement de coalition.
Le Parti populaire (PP), dont le leader Alberto Núñez Feijóo pourrait être le prochain locataire de la Moncloa, change de posture vis-à-vis du Maroc. Désormais, l’actuel parti d’opposition veut « soigner » chaque intervention pour « éviter de faire plus d’erreurs » en matière de politique étrangère et maintenir de bonnes relations avec le Maroc.
Le PP soulignait que les dernières décisions de politique étrangère prises par Pedro Sanchez, notamment le changement historique de la position sur le Sahara, ont des conséquences désastreuses pour l’Espagne sur plusieurs fronts. Mais depuis quelque temps, le discours du parti envers le Maroc a changé. La raison, Alberto Núñez Feijóo a demandé « d’analyser à la loupe » chaque question ayant rapport avec le Maroc avant toute prise de position pour « ne pas aggraver les choses ». Le PP veut tenter ainsi de revenir à la position de neutralité de l’Espagne sur le Sahara. « Il est évident que si nous allons gouverner comme nous l’espérons, il faut s’occuper du Maroc », font-ils savoir.
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Le leader Esteban González Pons avait déploré l’absence de Mohammed VI à la Réunion de haut niveau qui s’est tenue début février à Rabat. « Il n’y a pas une plus grande humiliation que de tout donner au Maroc, d’aller avec la moitié du gouvernement donner satisfaction, de se mettre en scène au parlement européen, que le roi ne vous reçoive pas et que vous vous contentiez qu’il décroche le téléphone », avait-il écrit sur Twitter. À la demande du PP et du PSOE, Sanchez devra comparaître prochainement devant le Congrès pour donner des détails sur les accords conclus avec le Maroc lors de ce sommet.
Le PP a soutenu la proposition de Podemos visant à accorder la nationalité aux Sahraouis nés à l’époque de la domination coloniale, et votée par le Congrès il y a deux semaines. La position officielle du parti, défendue à l’occasion par le député des Baléares Miquel Jerez, est claire : neutralité et respect total du Maroc. « Nous proposons la sérénité et le respect, sans offenser personne, sans ouvrir de blessures inutiles ni détériorer nos relations internationales. Sans commettre les mêmes bévues que le gouvernement Sanchez a commises avec le Sahara, avec le Maroc et avec l’Algérie en seulement 24 heures », a-t-il déclaré.
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Le PP estime que le gouvernement n’a pas évalué ou étudié les conséquences du changement de position sur le Sahara sur le commerce, les flux migratoires et, surtout, la dépendance énergétique au regard de l’Algérie, son principal fournisseur de gaz, et de l’invasion russe en Ukraine. Le chef du PP, Feijóo, avait demandé à l’Algérie de ne pas punir les Espagnols, distinguant entre « le gouvernement et le peuple espagnol ». Lors d’une rencontre à Rotterdam l’année dernière, il a assuré au chef de gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, que le PP allait « mener une politique étrangère fiable » envers le Maroc s’il arrivait à la Moncloa.
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