L’Espagne refuse la nationalité à un « agent des renseignements marocains »

9 mai 2022 - 22h40 - Espagne - Ecrit par : P. A

La justice a refusé en 2020 la nationalité espagnole à un Marocain résidant à Las Palmas de Gran Canaria pour ses relations supposées avec les services de renseignement marocains, selon l’enquête menée par le Centre national de renseignement (CNI).

Dans cet arrêt publié le 27 janvier 2020, et auquel Publico a eu accès, le tribunal indique que le Marocain a collaboré avec les services de renseignement marocains pendant au moins huit ans, entre le 2 juin 2008 et le 8 juillet 2016, « menant diverses activités contre l’intérêt général ». Sa relation avec les services de renseignement marocains a commencé avec son cousin, le chef de la Direction générale des études et de la documentation au consulat du Maroc à Las Palmas de Gran Canaria, rattachée au service de renseignement marocain.

Le Marocain a déposé sa demande pour obtenir la nationalité espagnole en 2013, après avoir résidé en Espagne pendant plus de dix ans. C’est alors que le Centre national de renseignement (CNI) a découvert, après enquête, qu’il avait des liens avec le renseignement marocain. Sur cette base, le CNI, dans son rapport d’enquête en date du 23 juin 2016, a demandé au ministère espagnol de la Justice de ne pas lui accorder la nationalité espagnole, ce qui a conduit au rejet de la demande du Marocain le 4 juin 2018.

À lire : Espionnage de Pedro Sanchez : des agents secrets marocains en Espagne en mai 2021 ?

Le Marocain a déposé un recours administratif contre la décision du ministère de la Justice. Un an et demi plus tard, l’Audience nationale a confirmé la décision du département ministériel. Pour le président du gouvernement des îles Canaries, Ángel Víctor Torres, ce cas prouve certes que le Maroc a infiltré les services de renseignement espagnols pour nuire aux intérêts nationaux, mais a assuré qu’aucun membre de l’Exécutif régional n’a été espionné à l’aide de Pegasus.

« C’est une situation préoccupante », a-t-il déclaré au sujet des soupçons qui pèsent sur le Maroc qui serait derrière le piratage des téléphones de Pedro Sanchez et de Margarita Robles, la ministre de la Défense. Il a par ailleurs regretté l’absence de représentants des îles Canaries à la rencontre tenue vendredi à Rabat entre des délégations espagnole et marocaine pour définir une stratégie plus efficace contre les flux migratoires.

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