Dans un arrêt du 31 mai, la chambre administrative de l’Audience nationale, a refusé d’accorder la nationalité au Marocain en raison de sa « collaboration avec les services de renseignement marocains depuis 2010 à qui il faisait des rapports sur les activités du Front Polisario et la communauté sahraouie en Espagne », selon le rapport du centre national de renseignement (CNI). Le juge estime que ce faisant, le Marocain n’a pas « justifié d’une bonne conduite civique », conformément aux dispositions de l’article 22.4 du Code civil, fait savoir Sur.
Pourtant, le Marocain réside légalement en Espagne depuis 22 ans avec sa femme et ses deux enfants qui ont déjà la nationalité espagnole. Il n’a jamais été arrêté par la police ni écopé d’une « sanction administrative ». Mais l’Audience nationale considère suffisant le rapport du CNI, qui affirme qu’il est un espion marocain, pour lui refuser la nationalité.
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Des sources de la sûreté de l’État soupçonnent le Maroc d’être derrière l’espionnage à l’aide de Pegasus des téléphones de Pedro Sanchez et des ministres de l’Intérieur et de la Défense, Fernando Grande-Marlaska et Margarita Robles, en 2021. Elles notent aussi un intérêt de plus en plus accru des services de renseignement marocains pour la communauté sahraouie en Espagne et les activités du Front Polisario, depuis mars 2022 que Pedro Sanchez a exprimé le soutien de l’Espagne au plan marocain d’autonomie du Sahara.
L’Audience nationale a déjà rejeté la nationalité de plusieurs Marocains pour raison d’« espionnage ». Ce fut le cas en septembre, où le demandeur serait un espion ayant travaillé dans les consulats du Maroc à Séville et Madrid depuis 2016 ; en 2020, où un autre serait basé au consulat marocain de Las Palmas entre 2008 et 2016 ; ou encore en 2013 où l’espion aurait travaillé au consulat marocain d’Almeria.