Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».
La 5e réunion, aujourd’hui à Madrid, du groupe de travail permanent maroco-espagnol sur l’immigration intervient dans le contexte de l’ancrage croissant du Maroc à l’UE, impulsé par la politique européenne de voisinage. Celle-ci constitue un instrument de coopération renforcée dans le cadre du partenariat global euro-méditerranéen.
Cette coopération apporte aujourd’hui ses fruits puisque l’Union européenne envisage d’octroyer 40 millions d’euros au Maroc pour un projet d’amélioration de la " gestion des contrôles frontaliers " dans la lutte contre l’émigration clandestine.
La délégation de l’Union européenne à Rabat avait indiqué à l’AFP que cette aide - incluse dans une convention bilatérale - prévoit la " fourniture d’équipements, notamment des moyens mobiles de détection, d’identification, de surveillance, d’intervention, de transport et de secours ". Le projet prévoit aussi un programme de formation au profit des unités en charge de la lutte contre l’émigration clandestine.
Pour ce qui est des relations bilatérales, la coopération entre le Maroc et l’Espagne a permis d’effectuer un coup de filet dans les milieux clandestins et démanteler un réseau de trafic d’êtres humains. Un trafic qui fait des centaines de victimes parmi les candidats marocains et ceux d’origine subsaharienne qui tentent de traverser la mer au prix de leur vie.
Un échange d’informations sur les points de sortie ou de destination des embarcations et les routes maritimes que les patrons des pateras utilisent lors de leurs opérations est, de fait, prévu dans le cadre de la coopération entamée durant plus d’une année. L’expérience prévue initialement sur une période de six mois pendant lesquels les patrouilles sont alternées entre les côtes marocaines et espagnoles, et devait être transposée, en cas de réussite, au nord avec la création de patrouilles au détroit de Gibraltar. Ce qui est le cas aujourd’hui, selon nombre de responsables espagnols.
Du côté espagnol, on annonce que le nombre d’immigrants clandestins arrêtés en 2004 en tentant de gagner l’Espagne à bord d’embarcations de fortune a baissé de 18%. Autrement dit, 15.675 immigrants clandestins à bord de 740 embarcations ont été interceptés sur les côtes d’Andalousie ou de l’archipel des Canaries, contre 19.176 sur 942 embarcations en 2003.
Pour le ministre de l’Intérieur, " le problème est certes appelé a être appréhendé sous un angle qui englobe la dimension sécuritaire mais qui doit nécessairement être accompagné par d’autres types de partenariat dans les domaines politique, économique et financier, afin d’ériger des zones de prospérité partagées susceptibles de fixer les migrants potentiels dans leur pays d’origine ".
El Mahjoub Rouane
Augmentation du nombre de passeurs arrêtés
Entre le Maroc et l’Espagne, le nombre de passeurs arrêtés a augmenté de 26%, passant de 225 à 283, en 2004. Les afflux des subsahariens se poursuivent sans répit partout sur le territoire marocain. Pour que ces gens là puissent survivre, ils se livrent à toutes sortes d’activités sans exception (vol, violence, cambriolage, drogue, prostitution) et polluent aussi partout, la plupart étant sans domicile fixe.
La plupart des clandestins interpellés sont des Marocains et des ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne. Ces chiffres montrent que la traversée par l’Atlantique vers les Iles Canaries est préférée au passage par le Détroit de Gibraltar. Quelque 8.426 candidats à l’émigration clandestine ont été arrêtés à leur arrivée aux Canaries en 2004, soit moins de 10 %, mais la baisse est plus significative dans la zone du Détroit où le nombre d’étrangers interceptés (7.425) a chuté de plus de 26 %. Officiellement, ces chiffres confirment les déclarations de satisfecit, ces derniers mois, tant du côté marocain que du côté espagnol sur les fruits de la coopération commune en matière d’immigration clandestine. Cette baisse s’explique notamment par l’efficacité des mesures prises par le Maroc pour lutter contre ce phénomène.
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