La frontière entre l’Algérie et le Maroc a été exceptionnellement ouverte cette semaine pour permettre de rapatrier le corps d’un jeune migrant marocain de 28 ans, décédé par noyade en Algérie.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, est au Maroc. L’objectif de cette visite de deux jours, entamée lundi soir, est de parvenir à un nouvel accord de coopération entre les deux pays dans la lutte contre l’immigration clandestine. Côté ministère des Affaires étrangères, silence radio.
Mais il est question dans ce sommet exceptionnel du renforcement de la sécurité sur les frontières et d’efficacité contre les assauts des clandestins. Rabat et Madrid devront également aborder la lutte contre les réseaux de trafic d’êtres humains. Sur ce registre, le ministère de l’Intérieur est déterminé à combattre sans relâche ces trafiquants et ne tolèrera jamais que ces mafias viennent lui dicter leurs lois.
Le traitement dont devront bénéficier les immigrés est aussi au menu des négociations. Des immigrés dont un millier ont été rapatriés vers leur pays d’origine hier à partir de l’aéroport d’Oujda. Essentiellement Sénégalais et Maliens, ils avaient été transférés dimanche en bus vers cette ville de l’Oriental. Moins chanceux, plusieurs centaines de Camerounais, Nigérians, Ghanéens, Ginéens, Bissau-Guinéens, ont été conduits vers la frontière mauritanienne.
Dans le cadre de sa coopération avec l’Espagne, le Maroc avait également consenti un nouvel effort en acceptant, jeudi dernier, le rapatriement de quelque 73 Subsahariens clandestins. Ces refoulés d’Espagne ont été bien accueillis à Tanger où ils ont pu avoir couvert, gîte et soins. C’est du moins ce qu’a déclaré Nabil Benabdellah, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement. Interrogé sur le communiqué de Médecins Sans Frontières (MSF), selon lequel le Maroc aurait “abandonné à leur sort des immigrés clandestins dans le désert”, Benabdellah a souligné que “le Royaume respecte la dignité humaine et les règles internationales en matière d’immigration clandestine”. L’Espagne, par la voix de la première vice-présidente du gouvernement, Maria Teresa Fernandez de la Vega, a confirmé vendredi la version marocaine. Le groupe de 73 a reçu “un traitement humanitaire” de la part des autorités marocaines, dit-elle.
A début octobre, le Maroc a avorté 25.900 tentatives d’immigration clandestine. Plus de 20.000 d’entre elles concernent des ressortissants subsahariens. Quelque 300 réseaux de trafic de personnes ont été démantelés. La baisse du nombre d’embarcations et d’immigrants clandestins a été respectivement de 35 et 40%. Des efforts qui ont également participé à rétablir le calme dans le périmètre frontalier séparant le Maroc de Sebta et Mellilia, pour le quatrième jour consécutif. Ce calme intervient après la dernière avalanche des immigrés clandestins et qui s’était soldée par 6 morts. Il reste cependant précaire, car près de 2000 immigrés, installés dans des campements aux alentours de la ville algérienne de Maghnia, ont entamé leur marche vers Mellilia, rapporte dimanche le journal espagnol “El Pais”.
L’Economiste
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