Non, le Maroc n’a pas livré des chars à l’Ukraine

Les informations faisant état de la livraison par le Maroc de pièces détachées ou de chars T72 à l’Ukraine sont fausses. Le royaume apporte-t-il un soutien direct ou indirect à une partie au conflit russo-ukrainien ? Qu’en est-il réellement ?

« Certains organes de presse ont publié des informations qui ont été rapportées de manière irréfléchie par certains sites web marocains, impliquant de manière douteuse le nom du Maroc dans le conflit russo-ukrainien », écrit le Forum Far-Maroc sur sa page Facebook. Il apporte des précisions, ‘qui n’ont aucun caractère officiel de près ou de loin’. L’article a été illustré par des photos d’avions de transport An124 et Il76 ayant effectué des rotations vers des aérodromes de l’est du Maroc. Ces avions appartenaient aux Émirats arabes unis et transportaient du matériel pour préparer les séjours de personnalités de Dubaï, Abu Dhabi et Bahreïn dans la région de Bouarfa, a fait savoir le FFM.

L’information selon laquelle le Maroc a envoyé de chars T72 à rénover en République tchèque est tout aussi fausse. La rénovation se déroule au Maroc avec le soutien d’une entreprise tchèque. Le FFM affirme également que le chiffre de 40 chars marocains T72 opérationnels, avancé par certains médias, est erroné.

« Le Maroc, dans le cadre de son effort de développement du corps blindé, a acquis d’anciens chars T72 de la République tchèque. L’accord prévoyait que la société Excalibur assure leur rénovation vers la version T72M, avant de la transférer au Maroc. Le Maroc a obtenu quelques dizaines de ces chars entre 2021 et 2022 (le rapport de l’ONU sur les échanges d’armes 2021 évoque 14 chars) », explique le forum FAR Maroc.

Et d’ajouter : « Et en raison de la forte pression exercée sur l’entreprise pour livrer des chars à l’Ukraine, il a été décidé, après concertation avec le Maroc, que la technologie soit transférée au royaume pour rénover les chars marocains, que ce soit pour la flotte de chars T72B ou les récents chars acquis dans l’ancien stock tchèque, à condition que d’autres armes fabriquées par l’entreprise soient livrées en compensation du retard ».