Maroc : de plus en plus de mariages de mineurs

10 décembre 2019 - 12h20 - Maroc - Ecrit par : G.A

Le conseil économique, social, et environnemental (CESE) vient de publier un rapport accablant sur le mariage des mineurs. Le phénomène au lieu de regresser, connaît une ascension fulgurante au cours des douze dernières années au Maroc.

Les chiffres sont là et parlent d’eux-mêmes. Au Maroc, 32.104 mariages comprenant au moins un mineur au sein du couple, ont été célébrés en 2018, contre 30.312 en 2006, révèle le CESE au cours d’une conférence consacrée au mariage des mineurs. Une hausse inquiétante, bien que le code de la famille, ou Moudawana, ait été réformé en 2004, et stipule que l’âge légal pour le mariage est de 18 ans, a indiqué H24infos.

Toutefois, les modifications au niveau de la Moudawana prévoient des exceptions qui permettent à plus de 30.000 filles en moyenne d’être mariées chaque année, avec la bénédiction des juges, alors qu’elles sont encore mineures.

Les intervenants au cours de la conférence ont souligné la nécessité de mener des campagnes de sensibilisation dans les zones rurales où ce phénomène est le plus répandu.

Le mariage des mineures touche 12 millions de filles dans le monde. Le Maroc n’est pas un cas particulier, ont relevé les participants à cette conférence.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Moudawana (Code de la famille) - Mariage forcé - Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE)

Aller plus loin

Belgique : hausse constante du nombre de mariages forcés en trois ans

Le nombre de mariages forcés en Belgique a presque triplé, passant de 10 en 2015 à 27 en 2018. Cinq nouveaux cas ont été enregistrés au cours du premier trimestre 2019.

Ces articles devraient vous intéresser :

Les Marocaines paieront aussi la pension alimentaire à leurs ex-maris

Au Maroc, les femmes ayant un revenu supérieur à celui de leur conjoint pourraient avoir à verser une pension alimentaire (Nafaqa) à ce dernier en cas de divorce, a récemment affirmé Abdellatif Ouahbi, le ministre de la Justice.

Investir au Maroc, oui, mais les MRE veulent des garanties

Avec 117,7 milliards de dirhams transférés en 2024, les MRE sont un pilier de l’économie marocaine. Mais cet argent irrigue peu l’investissement. L’immobilier capte la majorité des fonds. Pourquoi cette frilosité à investir ailleurs ?

Ces diplômés marocains qui font le succès d’autres pays

C’est une fuite discrète qui coûte cher au Maroc. Chaque année, des milliers de ses meilleurs éléments quittent le navire, affaiblissant son économie et sa capacité à innover. Un rapport a mis des chiffres sur ce défi majeur et explore les pistes pour...

MRE : pourquoi le retour au pays reste un vrai parcours du combattant

Envisager sa retraite ou faire soigner ses parents au pays relève du défi pour de nombreux Marocains résidant à l’étranger. Une vaste consultation révèle l’ampleur des difficultés face aux services publics. Alors, que demandent concrètement les...

« Tu mourras dans la douleur » : des féministes marocaines menacées de mort

Au Maroc, plusieurs féministes, dont des journalistes et des artistes, font l’objet d’intimidations et de menaces de mort sur les réseaux sociaux, après avoir appelé à plus d’égalité entre l’homme et la femme dans le cadre de la réforme du Code de la...

Maroc : mères célibataires, condamnées avant même d’accoucher

Au Maroc, les mères célibataires continuent d’être victimes de préjugés et de discriminations. Pour preuve, la loi marocaine n’autorise pas ces femmes à demander des tests ADN pour établir la paternité de leur enfant.

Les Marocaines pénalisées en cas de divorce ?

Des associations féminines sont vent debout contre la réforme d’Abdelatif Ouahbi, ministre de la Justice, imposant aux femmes ayant un revenu supérieur à celui de leur conjoint de verser une pension alimentaire à leurs ex-maris après le divorce.

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Maroc : un « passeport » pour les nouveaux mariés

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) appelle à la mise en place d’un « passeport » ou « guide » pour le mariage, dans lequel seront mentionnées les données personnelles des futurs mariés, ainsi que toutes les informations sur leurs...

Ce qui pourrait changer pour le mariage des MRE

Des modifications du Code de la famille marocain (Moudawana) sont envisagées. Sept propositions d’amendements, préalablement approuvées par le Conseil supérieur des oulémas, ont été présentées fin 2024 au Roi Mohammed VI par le ministre des Habous et...