
Au Maroc, le marché immobilier amorce sa reprise
La reprise s’amorce sur le marché de l’immobilier au Maroc. En témoigne la hausse des transactions immobilières enregistrée de septembre 2020 au premier semestre de cette année.
Les promoteurs immobiliers du Maroc, totalement affaiblis par les effets dévastateurs de la pandémie du Covid-19 sur leur secteur d’activités, entretiennent un brin d’espoir pour se donner de la visibilité durant la saison estivale prochaine même si celle de 2020 n’a pas été des plus reluisants en raison de la fermeture des frontières.
Selon Bank Al-Maghrib (BAM) et l’Agence nationale de la conservation foncière du cadastre et de la cartographie (ANCFCC), le taux de transactions immobilières a baissé de 15,2 % dans le royaume et la contraction des ventes a concerné l’ensemble des catégories de biens, avec des replis dans le résidentiel (18,2 %), les terrains (7,7 %) et les biens à usage professionnel (5,4 %).
De l’analyse de certains promoteurs, il ressort que le contexte actuel où les show-rooms immobiliers sont fermés après la rupture du jeûne, couvre-feu oblige, doit être une occasion d’adaptation de l’offre à la demande et de travailler sur la visibilité du secteur. « Le plus inquiétant en cette période, c’est que l’offre n’est pas toujours adaptée à la demande, parce que le foncier reste très cher. Notre marge de manœuvre est très limitée et le pouvoir d’achat reste toujours restreint », fait observer Anice Benjelloun, vice-président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI). Poursuivant son diagnostic, il estime que le droit d’enregistrement contrairement à plusieurs autres mesures, a eu un effet très positif sur l’acte d’achat de la clientèle. « Malheureusement, cette disposition prendra fin au mois de juin », a-t-il regretté.
L’heure est également à l’inquiétude chez Leila Berrada, la directrice générale du groupe Omnidior. Elle s’indigne de voir la fin du droit d’enregistrement, qui, pour elle, risque d’empirer la situation durant la saison estivale quand bien même qu’il (droit d’enregistrement) ne constitue pas la solution définitive. À titre d’exemple, indique-t-elle, le logement social est le plus impacté à cause de la limitation du pouvoir d’achat de la classe moyenne malgré les avantages qu’il présente.
Un autre expert en immobilier et auteur du guide « Répons’IMMO », Amine Mernissi, ne cache pas son sentiment d’incertitude mais propose toutefois la solution d’adaptation à la nouvelle donne qui s’impose depuis deux ans. « Mais de la même façon que nous devons vivre avec, nous devons également apprendre à travailler avec », a-t-il affirmé dans un entretien accordé à la MAP.
Selon lui, les promoteurs immobiliers devront concentrer toute leur action en journée et continuer à investir sur l’axe digital pour promouvoir leur politique commerciale et leur relation de proximité avec leur clientèle. Ces nouvelles dispositions pourront permettre aux acteurs de l’immobilier de capter la manne investie dans au Maroc malgré les contraintes liées à la crise sanitaire. « Les MRE ont investi près de 7 milliards de dirhams (MDH) au titre de l’année écoulée dans l’immobilier ou le foncier, soit près de 10 % du montant de leur transfert de devises (70 MMDH) », a-t-il rappelé, ajoutant que pour l’été 2021, « les prémices de la préparation de l’opération Marhaba sont là ». En plus, M. Mernissi a souligné qu’avec la vaccination, les indicateurs peuvent sensiblement s’améliorer et permettre une plus grande libération de l’activité économique dont l’immobilier dans lequel ses acteurs affichent leur détermination à profiter de la période estivale pour effacer les nombreuses pertes enregistrées depuis deux années consécutives.
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