Maroc : le secteur local du vin en crise ?

23 mars 2019 - 11h30 - Economie - Ecrit par : Bladi.net

Le Maroc compte, d’ici le 1er janvier 2022, supprimer les droits de douane imposés sur les importations de vins européens, les faisant passer de 14,7% à 0%. Et cela ne plait pas aux opérateurs locaux de la filière.

Ce démantèlement tarifaire prévu aurait pour conséquence, selon La Vie Eco, d’inonder le marché local de vins importés alors la consommation nationale de vins importés n’est actuellement que de 8% relativement à la consommation globale au Maroc.

Cette décision de faire sauter les droits de douane imposés aux vins importés est rattachée à l’accord entre l’UE et le Maroc qui concerne les mesures de libéralisation réciproques en matière de produits agricoles transformés, de poissons et de produits de la pêche, toujours selon la même source.

Le résultat en sera l’inondation du marché local par des vins très compétitifs étrangers. Ce qui ne peut certes pas déplaire aux consommateurs. Un industriel cité par La Vie Eco a affirmé : « Il est impossible pour le Maroc de concurrencer des pays comme l’Espagne, qui produit à elle seule pas moins de 40 millions d’hectolitres dont la moitié est écoulée à l’export. Et ce, pour plusieurs raisons objectives, mais aussi à cause de certaines pratiques anticoncurrentielles ».

En outre, certains opérateurs locaux vont plus loin et accusent indirectement l’Etat d’être derrière leur incapacité de concurrencer les vins étrangers. Ils affirment que les vins européens sont subventionnés à toutes les étapes et qu’au Maroc ce n’est pas le cas, à part en ce qui concerne les subventions allant aux projets d’irrigation.

Un opérateur propose : « Soit nous bénéficions des mêmes niveaux de soutien et, dans ce cas, nous serions favorables à zéro droit de douane dès aujourd’hui, ou bien il faut songer à activer une des trois mesures de défense commerciale. Le risque avéré de l’augmentation significative des importations dans les années à venir aura pour effet de faire disparaître l’amont agricole, et à terme l’amont industriel ».

En résumé, soit avoir les mêmes armes que les concurrents, soit leur donner un handicap, chose d’ailleurs quasi-impossible vu que les accords avec l’UE sont déjà signés. On peut donc supposer qu’il n’y a qu’une solution revendiquée par les opérateurs : Des subventions...

Par contre... Avec le PJD au gouvernement ?

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Impôts - Alcool

Ces articles devraient vous intéresser :

Taxe d’habitation au Maroc : ce qui va désormais changer

Révolution dans la fiscalité territoriale au Maroc. Depuis le 12 juin 2025, la gestion de la taxe d’habitation (TH) et la taxe de services communaux (TSC), précédemment assurée par la Trésorerie générale du royaume (TGR), est transférée à la Direction...

Maroc : La DGI passe à l’offensive et récolte gros

Au Maroc, la Direction générale des impôts (DGI) commence à récolter les fruits du renforcement des capacités technologiques, notamment via le module SIT, de l’exploitation avancée des données, de l’évolution législative issue de la Loi de finances...

Auto-entrepreneurs au Maroc : mauvais payeurs d’impôts

Malgré les allègements fiscaux accordés aux auto-entrepreneurs au Maroc, très peu d’entre eux déclarent leurs revenus, a récemment déploré Younes Idrissi Kaitouni, le directeur général des impôts.

Impôts : des procédures simplifiées pour les MRE

La simplification des procédures administratives pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE) a permis à ces derniers de se mettre à jour vis-à-vis de l’administration fiscale, a déclaré Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des finances.

Amnistie fiscale au Maroc : un succès historique pour les avoirs non déclarés

Au Maroc, l’amnistie fiscale sur les avoirs non déclarés au titre de l’année 2024 permet de régulariser un montant record de 125 milliards de DH.

Maroc : bientôt une taxe de 50 dirhams sur les cigarettes jetables

Mauvaise nouvelle pour les vapoteurs marocains ! Alors que le prix du tabac restera stable en 2025, le gouvernement prévoit de s’attaquer au porte-monnaie des adeptes de la cigarette électronique.

Marocains, n’oubliez pas de déclarer les revenus fonciers

Le dépôt de la déclaration de revenus fonciers soumis à l’impôt sur le revenu (IR) et le paiement dudit impôt, doivent être effectués au plus tard le 29 février, a prévenu la Direction générale des impôts (DGI).

Le Maroc face à une pénurie de main-d’œuvre

C’est un constat pour le moins inattendu qu’a livré le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, devant la Chambre des conseillers : malgré une dynamique économique positive et des chantiers qui essaiment à travers le pays, le Maroc peinerait à trouver de...

MRE : ce que vous devez déclarer si vous louez un bien au Maroc

Si vous êtes Marocain résidant à l’étranger et percevez un loyer au Maroc, la loi fiscale vous impose certaines obligations. Voici ce que prévoit le guide fiscal.

Maroc : les agriculteurs rattrapés par l’impôt

Au Maroc, les petits agriculteurs exploitants agricoles exonérés d’impôts réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 5 millions de dirhams, doivent désormais remplir une déclaration de revenus, a récemment rappelé la Direction générale des impôts (DGI).