Maroc : les taxis ne veulent pas payer pour les refus de course

9 septembre 2024 - 12h00 - Sport - Ecrit par : Bladi.net

La Fédération nationale des exploitants de licences de taxis est montée au créneau suite aux déclarations d’Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, concernant les sanctions prévues dans le nouveau projet de code pénal pour les chauffeurs de taxi refusant des courses. Le ministre avait évoqué la possible criminalisation de tels comportements, ce qui a provoqué une levée de boucliers de la part des professionnels du secteur.

La Fédération dénonce des propos « hors contexte » et rappelle que le secteur est régi par des circulaires et décisions du ministère de l’Intérieur, et non par des lois. Redouane Abouihi, secrétaire général de la Fédération, estime qu’il serait plus utile de légiférer enfin sur le secteur, une revendication vieille de 30 ans, plutôt que de s’attaquer aux chauffeurs.

Il rappelle que le refus de course est déjà sanctionné, pouvant aller jusqu’au retrait de la licence, mais que cela est encadré par des conditions strictes. Il pointe également du doigt les difficultés actuelles du métier : concurrence des applications de mobilité, accès difficile à la couverture médicale, faibles revenus, hausse des coûts…

A lire : A Marrakech, les taxis imposent leur loi

Abouihi a ajouté que l’activité des taxis est caractérisée par une spécificité particulière et est régie par un ensemble de législations, notamment la loi sur les obligations et les contrats. Soumettre les contrats de location des autorisations à cette loi et à l’activation de la règle « le contrat est la loi des parties » est en contradiction avec les décisions pratiques qui indiquent la continuité de l’exploitation à condition qu’il y ait un autre accord sur le loyer jusqu’à la fin du contrat.

La Fédération nationale des exploitants de licences de taxis, dans un communiqué de dénonciation, a demandé aux ministres de l’Intérieur, des Transports et de la Justice, ainsi qu’au gouvernement en général, de travailler à la promulgation d’une loi réglementant le secteur du transport par taxis qui réponde aux demandes professionnelles urgentes, rappelant que les infractions de refus de certains chauffeurs de taxi de transporter les citoyens vers leurs destinations sont actuellement réprimées par les autorités administratives et sécuritaires compétentes ; ce qui réfute tout besoin de transformer cette question en délit ou crime.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Abdellatif Ouahbi - Ministère de l’Intérieur (Maroc) - Ministère de l’Equipement et du Transport - Ministère du Tourisme - Grands taxis Maroc

Aller plus loin

A Fès, la colère monte contre les chauffeurs de taxi

Les habitants de Fès sont en colère contre les chauffeurs de petit taxi, accusés de semer le désordre dans la ville.

Maroc : de lourdes sanctions pour les chauffeurs de taxis

Au Maroc, des amendes seront dorénavant infligées aux chauffeurs de taxi qui refusent de transporter les clients vers les destinations choisies. D’autres mesures sont également...

Les taxis de Casablanca veulent augmenter leurs prix

Lors d’une manifestation organisée à Casablanca, les chauffeurs et propriétaires de taxis ont affiché leur opposition aux tarifs qu’ils jugent inadaptés à leurs besoins. Ils ont...

Maroc : les taxis refusant des clients seront sanctionnés

Les chauffeurs de taxi qui refusent de transporter les usagers sont désormais dans le viseur du ministère de la Justice. Ce dernier prévoit de qualifier ce refus comme un délit...

Ces articles devraient vous intéresser :

Tourisme au Maroc : un bilan record et des objectifs ambitieux

Les signaux sont au vert pour le tourisme marocain. Le royaume a enregistré un record d’arrivées de touristes au cours des neuf premiers mois de l’année, s’est réjoui le ministère du Tourisme, rassurant que la dynamique sera maintenue en 2025 pour...

Maroc : l’informel secoue les restaurants

Au Maroc, les restaurateurs ambulants disputent les parts de marché avec les restaurateurs formellement établis. Pour mettre fin à cette concurrence déloyale, les professionnels appellent à une réglementation claire pour soutenir le secteur de la...

TikTok, l’impossible interdiction au Maroc

Face à la dépravation des mœurs à laquelle conduit l’utilisation de TikTok, les députés de l’opposition ont invité le gouvernement marocain à prendre ses responsabilités et à interdire l’application chinoise dans le royaume. Mais y arriveront-ils ?

Maroc : Des autoroutes flambant neuves pour la Coupe du Monde

Le Maroc s’active pour renforcer son réseau routier et autoroutier, dans la perspective de la Coupe du monde 2030 qu’il organise aux côtés de l’Espagne et du Portugal.

Maroc : la vente des terres collectives a rapporté gros à l’État

La vente des terres collectives a généré 509 millions de dirhams de recettes au cours des neuf premiers mois de l’année 2023, soit une hausse significative par rapport à la même période de l’année précédente où elles étaient de 404 millions de dirhams,...

Booking dicte sa loi aux hôtels marocains

La plateforme de réservation en ligne, Booking.com continue de dicter sa loi aux hôteliers marocains, ainsi qu’aux agences de voyages, provoquant d’énormes pertes économiques.

Une feuille de route ambitieuse pour le tourisme marocain

Le Maroc va investir cette année 8 milliards de dirhams dans l’hébergement touristique, ce qui lui permettrait de disposer de 7 700 lits supplémentaires, a déclaré lundi Fatim Zahra-Ammor, la ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie...

Tourisme au Maroc : l’été 2024 dépasse toutes les attentes

Les signaux sont au vert pour le tourisme marocain. Après une saison estivale record, les perspectives s’annoncent « prometteuses » pour le secteur, a indiqué Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire.

Infrastructures : Le Maroc met le paquet sur les routes

Le gouvernement marocain met le paquet sur le développement des infrastructures routières. En 2023, un budget de 3,2 milliards de dirhams a été alloué à la réalisation de plus de 750 km de routes. Ce vaste programme d’investissement vise à stimuler...

Sentiment d’insécurité au Maroc : un écart avec les statistiques officielles ?

Au Maroc, la criminalité sous toutes ses formes est maitrisée, assure le ministère de l’Intérieur dans un récent rapport.