Maroc : Un accès Internet à moindre coût

9 février 2007 - 00h05 - Economie - Ecrit par : L.A

Depuis quelques années, les cybercafés deviennent de plus en plus sollicités surtout par les jeunes internautes marocains.

La prolifération remarquable de ces espaces est due à de multiples raisons dont la plus évidente est l’attractivité de leur prix. Certes, cela leur offre l’occasion de naviguer sur les web, d’accéder aux jeux en réseaux, au courrier électronique et de discuter en utilisant les nouvelles techniques de communication à un prix abordable. Ils sont des espaces d’accès public à l’Internet entré au Maroc en Novembre 1995. depuis et partout au pays, ce genre de commerce en verve constitue, en quelque sorte, la bouée de sauvetage à laquelle s’agrippe un nombre très impressionnant de personnes. A Casablanca, par exemple, Miloud, 59 ans, est le gestionnaire l’un des cybercafés les plus visités à Derb Soltan. Il dispose d’une salle de 6 mètres carrés où il a installé quelque 12 pc en deuxième main. Ainsi, a-t-il a confectionné des tables et des chaises et contracté une connexion de 100 kbits. A 5 dirhams l’heure seulement, ce cybercafé présente aux jeunes et moins jeunes du quartier, qui ne disposent pas d’une connexion personnelle à l’Internet, chez eux, un espace approprié pour passer plusieurs heures par jour devant ces écrans.

Parmi ses clientèles, Issam est un jeune lycéen qui, depuis six mois, sollicite régulièrement les services de cet espace. Sur le net, il ne fait pas que chater mais aussi des recherches avancées, en un minimum de temps possible, sur l’histoire, la géographie, les oeuvres littéraires ainsi que le téléchargement des tubes musicaux qu’il préfère écouter. "J’y passe entre 4 et 5 heures par jour. Je sélectionne directement l’information que je cherche au lieu de lire tout un livre concernant le même sujet. Par exemple, je sollicite "Google" dans le but de faire une lecture qualitative du thème recherché. Cela me permet de gagner beaucoup de temps pour d’autres activités et surtout d’économiser de l’argent" affirme t-il en souriant.

Par ailleurs, si le nombre de surfeurs sur le web, ou internautes au Maroc est estimé à 2.500.000, la plupart d’entre eux sont des passionnés de "chat". Au sud du royaume, et plus précisément à Dakhla, un cybercafé baptisé "Cyber Al Askar" est un très bel exemple à retenir. En effet, il nous renseigne sur le profil et l’objet de navigation de ces utilisateurs d’Internet. Ils sont des férus du chat et de communication à caractère virtuel surtout les forums de conversations. Ils s’appuient sur le langage du "chat" composé d’abréviations, de mots tronqués, d’exclamations, et d’onomatopées dans la transmission de leurs messages opulents d’émotions. "Ils sont nombreux à se précipiter pour s’y élire place chaque jour. Ils ne cessent d’effectuer des messages instantanés destinés à leurs correspondants. Grâce au salon de discussion, chacun d’eux dispose une bonne trentaine d’amis à travers le monde." explique Khalid, le gérant du cybercafé, en nous montrant les 8 écrans entièrement occupés par ces jeunes. Pour les insomniaques, le cybercafé offre des "nuits blanches" durant lesquelles ils ont droit à plusieurs heures à un prix exceptionnel.

Pourtant les cybercafés ne sont pas des lieux consacrés à la messagerie, à la recherche sur des sujets d’études, ou encore à la préparation d’un exposé, ils sont aussi un espace pour les enfants portés sur les jeux en réseaux. Pour cela, certains gestionnaires substituent un pc manquant de puissance par des simples postes de télévisions branchés à des consoles de jeux. C’est ainsi que les enfants apprennent à jouer au combat, au football sur playstation et sur des logiciels pc.

D’autre part, selon les chiffres fournis à l’Agence nationale de réglementation des Télécommunications (ANRT), le parc des abonnés à l’internet en 2003, a dépassé les 88.163 personnes dont 44 % en ADSL, 34 % en forfait 20 % en classique et seulement 2 % en liaisons louées(LL). Mais durant les dernières années, le paysage informatique marocain évolue rapidement et se démocratise de mieux en mieux en proposant de nombreux services. Par conséquent, ces chiffres connaissent une augmentation constante avec une croissance de plus de 1300 soit 74 % des abonnements en ADSL seulement. En matière de fournisseurs d’accès, le pays dispose actuellement d’une trentaine de prestataires dont les plus éminents demeurent Menara de Maroc Telecom, Wanadoo Maroc et MTDS vu que leurs tarifs ne cessent de baisser d’une année à une autre.

Libération - Ayoub Akil

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Hi Tech - Informatique - Internet

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : La mort en spectacle sur TikTok

S’il y a une fâcheuse tendance qui se développe de plus en plus au Maroc, c’est bien la banalisation de la mort sur TikTok et d’autres réseaux sociaux par des influenceurs marocains.

Internet au Maroc : des zones complètement oubliées

Certes, le Maroc a enregistré des avancées significatives pour garantir internet mais des défis majeurs restent à relever.

5G, fibre, cloud ... les grandes ambitions du Maroc

Le gouvernement d’Aziz Akhannouch a dévoilé les grands axes clés de la stratégie nationale Digital Morocco 2030. Le Maroc nourrit de grandes ambitions pour l’économie numérique.

Le Maroc choisit Starlink pour améliorer l’accès à Internet

Le Maroc veut miser sur Starlink, le service Internet par satellite d’Elon Musk, pour combler la fracture numérique. Un choix stratégique qui suscite autant d’enthousiasme que des craintes.

Le Maroc accélère son déploiement de la 5G

Le Maroc s’active pour disposer d’une connexion internet 5G avant 2030, année où il co-organisera la Coupe du monde 2030 avec l’Espagne et le Portugal.

5G : le Maroc accélère

Le Maroc se prépare à déployer la 5G, en prévision de la Coupe d’Afrique des nations 2025 et de la Coupe du monde 2030. L’objectif est d’atteindre une couverture de 25 % de la population d’ici 2026 et de 70 % à l’horizon 2030.

Interdire ou réguler TikTok ? Le Maroc cherche la solution

Menacé d’interdiction aux États-Unis et en Europe, TikTok est de plus en plus décrié dans le monde. Au Maroc, des voix continuent d’appeler à l’interdiction de l’application chinoise. Mais plutôt que de l’interdire, des experts appellent à encadrer son...

Le Maroc aura l’un des stades les plus avancés technologiquement au monde

Le stade Moulay Abdallah de Rabat s’apprête à devenir l’un des complexes sportifs les plus avancés au monde sur le plan technologique. C’est ce qu’a annoncé Zineb Benmoussa, directrice générale de l’Agence Nationale des Équipements.

Ramadan et réseaux sociaux : les photos d’iftar divisent

Pendant le mois sacré de Ramadan, de nombreux influenceurs marocains publient quotidiennement sur les réseaux sociaux des photos de tables garnies de mets et de boissons pour la rupture du jeûne (iftar). Un comportement perçu comme de la provocation...

Maroc : fin des frais pour le paiement des factures sur internet

Les opérateurs économiques qui continuaient à prélever les frais de service à leurs clients lors des règlements des factures par voie électronique, ont mis fin à cette pratique, a annoncé mardi le Conseil de la concurrence.