Les Marocains rejettent les influenceurs
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Menacé d’interdiction aux États-Unis et en Europe, TikTok est de plus en plus décrié dans le monde. Au Maroc, des voix continuent d’appeler à l’interdiction de l’application chinoise. Mais plutôt que de l’interdire, des experts appellent à encadrer son utilisation.
La Commission de l’éducation, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants a déposé une proposition de loi visant à interdire TikTok au Maroc. En décembre dernier, la députée du Parti authenticité et modernité, Hanane Atarguine, avait interpelé le gouvernement à ce sujet, demandant à connaître les mesures qu’il entend prendre pour protéger les mineurs des effets « néfastes » de cette application au contenu « médiocre et véhiculant des valeurs touchant à la dignité des Marocains ». L’application compte 9,27 millions d’utilisateurs marocains, âgés de 18 ans et plus.
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« La question de savoir s’il faut interdire TikTok au Maroc soulève des considérations importantes concernant l’impact de cette plateforme de médias sociaux. TikTok a introduit de nouvelles façons de parler des problèmes et des enjeux, de les exposer, d’une manière à laquelle nous n’étions pas habitués. Pour certains, cela pose problème… Mais à bien y réfléchir, ce n’est pas TikTok en soi qui pose problème, ni même l’utilisation de cette application, c’est plutôt la façon dont elle est utilisée et les messages qui y sont postés. Il s’agit d’éduquer les utilisateurs sur la façon de l’utiliser sans empiéter sur la liberté d’autrui, les attaquer, compromettre leurs valeurs, ou mettre leurs vies privées sur la place publique », explique à Challenge, Kadili Abdelilah, le président de la Fondation Tamkine, spécialisée dans l’edtech.
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L’expert estime qu’il « n’y a pas de raison » d’interdire TikTok, une application qui « est en train de devenir un outil puissant pour la créativité, l’expression personnelle et le partage d’expériences ». « En interdisant TikTok, on risque de priver les utilisateurs marocains d’une plateforme qui peut favoriser l’échange culturel, la découverte de nouvelles perspectives et l’opportunité de se faire entendre à l’échelle mondiale », a-t-il expliqué, soulignant toutefois la nécessité « d’établir des règles claires et des normes de conduite pour une utilisation responsable de TikTok au Maroc. […] Des campagnes de sensibilisation peuvent être lancées pour éduquer les utilisateurs sur les bonnes pratiques, tout en encourageant le respect mutuel et la tolérance ».
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Le président de la fédération APEBI, Redouane Elhaloui, plaide pour sa part pour « une régulation adaptée à nos réalités nationales ». Selon lui, il faut « adapter l’algorithme de TikTok pour favoriser un contenu plus pédagogique, en mettant l’accent sur l’éducation, la science et la culture. En outre, la mise en œuvre de mesures de bien-être numérique, telles que la déconnexion automatique des utilisateurs mineurs après une heure d’utilisation quotidienne, est essentielle pour promouvoir une utilisation saine et responsable des réseaux sociaux ». Et de conclure : « Ces mesures devraient être conçues de manière à limiter efficacement les possibilités de contournement, assurant ainsi la protection de nos jeunes contre les excès du numérique… »
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