Les jeunes Marocains se désintéressent du mariage

28 décembre 2024 - 21h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Alors que le Maroc devrait connaître une diminution de sa population active et une augmentation du taux de vieillissement, les jeunes montrent de plus en plus un désintérêt pour le mariage et la procréation en raison de la cherté de la vie. Le projet de réforme du Code de la famille dont les premières propositions ont été présentées par Abdellatif Ouahbi, ministre marocain de la Justice, pose-t-il problème ?

Aux yeux de l’économiste Mohamed Jedari, le projet de réforme du Code de la famille contient de nombreux points positifs qui contribueront à améliorer la situation des femmes marocaines. Dans une déclaration au site Al3omk, il a assuré que le Code ne mènera pas à un désintérêt accru des jeunes pour le mariage. Le mariage demeure une institution sacrée et une norme de vie, a-t-il indiqué. Selon lui, 8 à 9 jeunes Marocains sur 10 continueront à s’engager dans cette institution dans les années à venir. L’économiste reconnaît toutefois que la cherté de la vie a eu un impact considérable sur les familles marocaines et pourrait contribuer à une augmentation du désintérêt pour le mariage.

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Selon lui, les coûts élevés de la vie ont conduit à une diminution des mariages et, par conséquent, à une baisse des naissances. Les familles, en particulier dans les grandes villes, préfèrent avoir moins d’enfants, tandis que les familles rurales n’ont généralement pas plus de trois enfants, a-t-il précisé, insistant sur la nécessité pour le gouvernement de résoudre cette crise en offrant un soutien adéquat dans les domaines du logement, de l’éducation et de la santé, en plus de favoriser les opportunités d’emploi.

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Jedari a également appelé à la mise en place de politiques encourageant la procréation, notamment par l’octroi de primes au mariage et de soutiens financiers aux familles désireuses de fonder un foyer. Ces mesures constitueraient une solution clé pour faire face au vieillissement précoce que le pays connaîtra d’ici 2050, a-t-il soutenu. L’économiste est persuadé que si les conditions relatives à l’éducation, à la santé, au logement et aux opportunités d’emploi s’améliorent, cela incitera les jeunes à envisager le mariage et à avoir des enfants. Au cas où l’État ne prendrait pas ces mesures, il se verrait contraint d’affronter des problèmes liés au vieillissement de la population, à une crise des caisses de retraite et à la nécessité pour le Maroc d’importer de la main-d’œuvre pour combler le déficit causé par la faible natalité.

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