Fin 2007, plus d’un Marocain sur quatre aura un compte bancaire

23 octobre 2007 - 21h02 - Economie - Ecrit par : L.A

Les introductions en Bourse ont-elles « boosté » le taux de bancarisation du Maroc ? A voir l’affluence dans les agences bancaires en vue de souscrire aux opérations d’introduction, on est tenté de le croire. En fait, explique un banquier, l’ouverture de comptes à l’occasion d’une introduction en Bourse reste marginale. « En général, ceux qui achètent des actions sont des personnes qui ont une certaine culture de la Bourse et de l’investissement en Bourse, et ceux-là disposent déjà de comptes ». Il est vrai cependant, précise-t-il, qu’il y a de plus en plus d’ouvertures de comptes au niveau des sociétés de Bourse, en particulier au profit de membres de la famille, les enfants, par exemple. « Mais ce ne sont pas des comptes de dépôt. Ils servent seulement à donner des ordres d’achat ».

Malgré tout, la bancarisation au Maroc progresse à un rythme appréciable : entre 4 et 4,5 % par an, ces dernières années. A la fin de 2006 (les statistiques sur cette question sont annuelles), le taux de bancarisation était de 25 % (contre 24 % une année auparavant). Mais si l’on tient compte des 2,5 millions de comptes d’épargne nationale (CEN) et du million de comptes courants postaux (CCP), le taux de bancarisation atteint les 37 %. Selon un cadre à Bank Al Maghrib, le taux de bancarisation (banques et postes réunies) à la fin de 2007 devrait dépasser les 40 %. Certes, admet ce dernier, dans les pays développés, la bancarisation s’entend en comptes ouverts au niveau des banques. « Mais dans les pays en développement, on comptabilise aussi les CEN et les CCP, considérant que, malgré tout, ceux-ci permettent de sortir de la culture du bas de laine et du coffre de grand-mère ».

Le Code du commerce est dépassé

Mais si le Maroc fait en ce domaine beaucoup mieux qu’un grand nombre de pays en développement (en Afrique, par exemple, le taux de bancarisation oscille entre 6 et 7 %), il est évidemment loin des niveaux atteints par l’Europe où les taux dépassent parfois 100 %, sachant que certaines personnes disposent de plusieurs comptes.

En fait, la progression du taux de bancarisation dépend de deux facteurs essentiellement : une décision politique qui rendrait obligatoire l’utilisation du chèque barré, en vue de favoriser la transparence dans les transactions, et un niveau d’éducation plus élevé. Au Maroc, si le taux d’analphabétisme recule d’une année à l’autre pour se situer désormais à environ 43 % (soit à peu près le niveau de bancarisation prévu pour la fin de cette année), la décision politique tarde à venir. « Mais, avant cela, il faudrait revoir la législation y afférente, c’est-à-dire le Code du commerce, complètement dépassé en matière de chèques et de lettres de change », estime un cabinet d’affaires. Bank Al Maghrib a d’ailleurs proposé au gouvernement, en vue de moderniser le système juridique et les moyens de paiement, la création d’un comité national qui réfléchirait à la question. « Le projet existe, il suffit de le réactiver », confie un responsable au ministère des finances.

Notons enfin que, malgré les améliorations qui restent à apporter au système, le taux de bancarisation actuel (11,1 millions de comptes avec la Poste) correspond exactement à la population active (11,2 millions de personnes), ce qui n’est pas si mal que cela. Sauf que les 11,1 millions de comptes ne correspondent pas forcément à 11,1 millions de personnes puisque certaines disposent de plusieurs comptes. Un projet de centrale des comptes existe d’ailleurs à Bank Al Maghrib dont l’objectif est, entre autres, justement d’affiner les chiffres, de savoir qui dispose de quoi...

La vie éco - S.A.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Bourse - Croissance économique - Banques

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : les nouveaux billets et pièces de monnaie dévoilés

Les nouveaux billets de banque et pièces de monnaie émis par Bank Al-Maghrib (BAM) sont entrés en circulation ce vendredi 24 novembre 2023.

Economie marocaine : les prévisions du HCP pour 2025

Le Haut-commissariat au plan (HCP) a publié mercredi les principaux points du budget 2025. On y apprend entre autres que la croissance économique du royaume devrait s’établir à 3,8 % cette année.

Quand la rentrée scolaire pousse les Marocains à l’endettement

L’approche de la rentrée scolaire et la fin des vacances d’été riment souvent avec le recours aux prêts bancaires devant permettre aux parents marocains de subvenir aux besoins de leurs enfants. Et, les banques se livrent une concurrence très forte.

Un MRE impliqué dans une vaste affaire de blanchiment d’argent

Aidée par l’Autorité Nationale du Renseignement Financier (ANRF), une banque a réussi à démasquer un blanchiment d’argent à la suite d’un virement depuis l’île de Nauru, un paradis fiscal très réputé situé dans le Pacifique. Le bénéficiaire est un...

Maroc : la construction se porte bien, mais...

Au Maroc, la construction connaît une embellie qui n’est pas près de s’arrêter. Les perspectives sont certes globalement positives, mais le secteur reste confronté à des défis majeurs.

Crédits immobiliers : un scandale secoue une grande banque à Casablanca

Les services de contrôle interne d’un grand groupe bancaire basé à Casablanca ont découvert des irrégularités dans l’octroi de crédits immobiliers à certains clients. Des directeurs d’agences commerciales, responsables de la clientèle et analystes de...

La douane marocaine en alerte

Les services de contrôle central de l’administration générale des douanes et des impôts indirects en coordination avec les banques renforcent les opérations de surveillance aux points de passage frontaliers et des aéroports concernant les transactions...

Comment les transferts des MRE dopent l’économie marocaine

Depuis 2003, le Maroc célèbre chaque 10 août la Journée nationale des migrants. Instaurée par le roi Mohammed VI, elle offre l’occasion de mettre en lumière la contribution des Marocains résidant à l’étranger (MRE) au développement économique, social...

Marocains, n’oubliez pas de déclarer vos avoirs à l’étranger !

Franc succès pour l’opération de régularisation fiscale volontaire lancée récemment. Déjà près de 2 000 contribuables ont déclaré plus de 5,2 milliards de dirhams depuis le lancement de cette opération qui prend fin le 31 décembre.

Moody’s note l’économie marocaine

L’agence de notation internationale Moody’s Rating a confirmé vendredi la note Ba1 du Maroc, notant que les perspectives économiques du royaume « restent stables ».