"Sa femme est morte carbonisée et étranglée dans sa cuisine", a affirmé, vendredi dernier l’avocate des enfants de la victime. Impassible et sans aucun état d’âme, Driss Ben Hamadi, âgé de 80 ans, a simplement dit : "je n’ai rien fait", malgré la lourde peine prononcée par les jurés de la cour d’assises.
Le 11 juillet 2016, la mère de famille, handicapée moteur, avait été retrouvée carbonisée dans la maison familiale d’Aunay-sous-crecy. Pour l’avocat des enfants, la femme, pleine de vie malgré le handicap, avait été victime d’un "huis clos familial. Un dernier face-à-face fatal entre un homme et sa femme".
Cet aspect détaché et dénué de toute forme d’empathie, que le prévenu avait réussi à dresser face à ses enfants, aurait également marqué les jurés et la défense de la partie civile. "Quatre jours d’audience, et nous sommes toujours face à un mur de glace", souligne la procureure générale. « Aucune émotion, sauf quand on lui parle d’argent », dit-elle.
"Je vous demande de le condamner à trente ans de réclusion criminelle. Je suis consciente qu’à son âge, cela signifie la perpétuité. Mais la préméditation ne représente qu’une circonstance aggravante. Deux autres n’ont pas été retenues : le meurtre sur conjoint, et sur personne vulnérable", avait elle requis à l’issue de l’audience.