Les Marocains d’Espagne contre le contrat d’intégration du PP

19 février 2008 - 23h47 - Espagne - Ecrit par : L.A

Les deux principales associations de Marocains en Espagne, ATIME et CODENAF, ont exprimé leur rejet total du contrat d’intégration, une proposition électorale du Parti Populaire visant à durcir les conditions d’installation en Espagne des immigrés.

L’Association des travailleurs et immigrés marocains en Espagne refuse l’utilisation des immigrés comme monnaie d’échange dans les élections législatives du 9 mars prochain et considère la proposition de la droite espagnole comme une atteinte aux droits fondamentaux des immigrés.

Le chef de file et candidat du parti à la présidence du gouvernement Mariano Rajoy, a expliqué que l’immigré s’engagera dans ce contrat à respecter les lois et les habitudes des Espagnols, à apprendre la langue, à payer ses impôts et ses taxes comme les autres, à s’efforcer à s’intégrer, et à retourner dans son pays d’origine s’il n’a pas réussi à trouver un emploi au bout d’un certain temps.

ATIME juge que ces mesures sont inconstitutionnelles et inapplicables puisque les droits, devoirs et le respect des lois ne nécessitent pas des contrats additionnels et il n’est pas question d’utiliser les immigrés comme monnaie d’échange. Les habitudes relèvent de la liberté individuelle et tout à chacun est libre de les pratiquer comme bon lui semble, à condition qu’elles ne soient pas en contradiction avec les lois, ajoute l’Ong qui souligne que l’on ne peut obliger les immigrés à suivre des habitudes espagnoles comme la sieste ou de la danse de la jota.

L’Ong a appelé le PP à renoncer à cette proposition et à ne pas utiliser les immigrés dans la bataille pour les élections législatives du 9 mars prochain.

CODENAF, une autre Ong marocaine, a appelé les partis politiques espagnols à ne pas utiliser un thème aussi sensible que l’immigration comme arme aiguisée pour une poignée de votes. Pour CODENAF l’intégration des immigrés dans la société espagnole passe par des projets et des initiatives tendant à promouvoir l’entente, la cohabitation et la diversité culturelle et non pas à travers la signature de contrats.

L’unique cadre d’intégration du collectif des immigrés reste la Constitution espagnole qui garantit les droits et fixe les devoirs de tous les citoyens sans discrimination sur la base de la race, la religion ou l’origine, estime l’Ong.

Plusieurs partis politiques, dont le Parti socialiste ouvrier espagnol, du président du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero, et des syndicats espagnols ont durement critiqué cette proposition électorale du PP.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Intégration - Elections - Immigration - Asociacion de Trabajadores Inmigrantes Marroquíes en España - Mariano Rajoy

Ces articles devraient vous intéresser :

« Comment sortir du monde ? », le premier roman poignant de Marouane Bakhti

« Comment sortir du monde ? » C’est le titre du tout premier roman du Franco-marocain Marouane Bakhti, paru aux Nouvelles Éditions du réveil en mars 2023. Il y raconte la vie, telle qu’elle vient, dans une famille biculturelle. Un récit éblouissant.

Ouverture exceptionnelle de la frontière entre le Maroc et l’Algérie

La frontière entre l’Algérie et le Maroc a été exceptionnellement ouverte cette semaine pour permettre de rapatrier le corps d’un jeune migrant marocain de 28 ans, décédé par noyade en Algérie.

Les Marocains parmi les plus expulsés d’Europe

Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».

Combien de Marocains ont émigré à l’étranger cette année ?

À fin septembre dernier, plus de 26 000 Marocains ont émigré à l’étranger pour s’y installer et travailler, d’après le ministère chargé de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences.

Éric Ciotti (Les Républicains) en visite au Maroc

Une délégation du parti Les Républicains, menée par Éric Ciotti, a annoncé sa visite au Maroc du 3 au 5 mai prochains dans le but de poursuivre « une relation de fraternité et de responsabilité » avec le royaume.