Marouane Chamakh : "Je suis resté le même"

8 mars 2009 - 15h21 - Sport - Ecrit par : L.A

Sa saison, sa popularité, son avenir : Marouane Chamakh, en pleine confiance actuellement, se confie avant le derby.

Avez-vous le sentiment, comme le montrent les chiffres (1), de réaliser la meilleure saison de votre carrière ?

Pas forcément. C’est une très bonne saison au niveau des stats mais j’ai toujours eu de bonnes sensations sur le terrain. Ce qui me manquait, c’était de marquer. J’essaie simplement d’être plus décisif, d’être à l’écoute de ce que me disent Jean-Louis (Gasset) ou le coach.

Dimanche, après le match contre Lorient (1-0), Laurent Blanc vous conseillait d’être moins altruiste sur le terrain que dans la vie.

Comment devenir égoïste quand ce n’est pas sa nature ?

C’est ma 7e saison en pro, c’est la 7e saison qu’on me le reproche, mais ce n’est pas quelque chose qui vient du jour au lendemain. On ne se lève pas le matin en se disant : « Aujourd’hui, je vais être égoïste ». Je travaille toutes ces petites choses qui ne vont pas changer mais modifier mon jeu.

Vous marquez plus alors que vous jouez moins (2). Vous vous « éparpillez » moins sur le terrain ?

Non. J’effectue toujours les mêmes efforts, mais moins jouer me permet peut-être d’être plus lucide. C’est dû à plein de détails. Comme j’étais blessé, j’ai pu bien récupérer en juin. J’ai aussi effectué une bonne préparation, ce qui ne m’était pas arrivé depuis quatre ou cinq ans. Cela s’est ressenti tout de suite, j’ai été élu meilleur joueur du Trophée des Champions contre Lyon.

Avec Fernando Cavenaghi, la complémentarité est idéale ?

On se cherche et on se trouve bien sur le terrain. Avec mon jeu de tête, j’aime bien servir d’appui pour l’autre attaquant. Je m’entends bien aussi avec les autres, mais comme je joue beaucoup avec Cavenaghi et qu’il y a souvent un but derrière en ce moment, on s’en rend forcément mieux compte.

Qu’avez-vous pensé de sa période d’inefficacité ?

Il n’a pas marqué pendant cinq matches, c’est ça ? On est resté confiants parce qu’on connaît ses qualités, on savait que ce n’était qu’un manque de réussite passager. De mon côté, j’essayais de lui donner encore plus le ballon pour qu’il retrouve vite le chemin du filet : un buteur en confiance, c’est magnifique.

On a beaucoup parlé de Yoann Gourcuff cette saison. Avez-vous le sentiment que votre travail de l’ombre, en particulier en Ligue des Champions où vous preniez beaucoup de coups, est suffisamment reconnu ?

Ce n’est pas ce que je cherche. Yoann a son jeu, sa reconnaissance. J’ai la mienne, Souley (Diawara) a la sienne, etc. Je n’ai que ce que je mérite : quand ça se passe bien, je suis un peu plus dans la lumière, et inversement. C’est quelque chose que j’accepte.

Votre popularité auprès des supporters a semblé franchir un cap après la victoire à Monaco...

Je l’ai senti, ce match (victoire 4-3 avec deux buts et une passe décisive de Chamakh, Ndlr) a marqué les esprits. Pendant l’échauffement contre Saint-Étienne (NDLR : en Coupe de France lors du match suivant), j’entendais les supporters m’acclamer. Quand tu donnes le maximum, ils le voient.

Particulièrement les enfants, qui vous adorent...

Peut-être parce que je suis de la région, formé au club, et que je suis l’image de ce qu’ils veulent être. Le fait d’être moi-même aussi. C’est ma force. J’ai mes amis, ma famille avec moi, un cadre de vie très correct, j’essaie d’être le plus humble, le plus vrai possible.

Cela vous embêterait qu’on dise que vous avez changé ?

On peut changer. Mais on peut aussi changer en bien. Quand tu prends conscience de certaines choses, quand tu essaies de répondre présent pour rendre des gens heureux, c’est fabuleux.

C’est le bon côté de la popularité ?

Avant, j’étais un peu plus, comment dire, pas insolent mais insouciant. J’ai pris conscience que cette popularité pouvait me permettre de m’investir dans des actions de solidarité. Je parraine une association, 1001 sourires. Je participe régulièrement à des réunions, j’y vais avec plaisir, il y a une bonne ambiance. Je ne l’aurais pas imaginé il y a cinq ou six ans. Ce mélange fait que je suis moi-même.

Le Maroc fait-il aussi partie de votre équilibre ?

Je suis franco-marocain, mais je connais beaucoup mieux le Maroc maintenant. Dès que j’ai deux ou trois jours devant moi, je pars là-bas. Cette relation avec le Maroc est primordiale, elle fait partie de moi désormais.

Vous êtes en fin de contrat en juin 2010 mais la question de votre avenir va très vite devenir d’actualité. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Sans langue de bois, j’essaie de rester concentrer pour réussir une bonne fin de saison. Après, arrivera ce qui arrivera. On sera certainement en pourparlers avec le club pour une prolongation mais c’est un peu tôt pour en parler. Si je suis amené à partir un jour, ce sera, c’est sûr, pour l’Angleterre. Mais cela ne veut pas dire que je veux partir absolument. Cela dépendra des opportunités qui pourront se présenter.

Bordeaux vous a bloqué en 2006 quand Lyon voulait vous recruter. Comprendriez-vous que le club oppose à nouveau son véto à un départ ?

(Ferme) Je ne comprendrais pas. Je me suis toujours donné à fond, j’ai été respectueux avec ce club. Si je dois être amené à partir en juin prochain, en 2012 ou 2013, j’espère que les dirigeants seront cool avec moi.

(1) 9 buts (dont 1 en Coupe UEFA), soit un toutes les 158 minutes en championnat, 4 passes décisives. (2) 13 titularisations en 26 journées de Ligue 1. Avec 2188 minutes, il est le 8e joueur le plus utilisé de l’effectif bordelais.

Source : Sud-Ouest - Frédéric Laharie

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