Marrakech : les prix de l’immobilier s’envolent

13 février 2025 - 21h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

À Marrakech, les prix de l’immobilier ont poursuivi leur tendance à la hausse entamée depuis début 2024. Une augmentation due à la hausse du coût de la main-d’œuvre, des prix des matériaux de construction et une demande en nette croissance. Quant au foncier, les prix ont presque triplé ces dernières années, suscitant des inquiétudes.

Hausse record des prix de l’immobilier au Maroc, notamment dans les métropoles. La ville de Marrakech, en tant que destination touristique phare du royaume, n’échappe pas à cette tendance. La situation inquiète les promoteurs immobiliers qui redoutent une saturation du marché.

« Depuis 2024, les prix du foncier à Marrakech ont pratiquement doublé. Avant, nous étions à environ 500 DH le mètre carré. Aujourd’hui, il est courant de le voir atteindre 1 000 DH, voire plus. C’est une évolution attendue compte tenu de l’afflux de touristes et de l’essor des activités économiques dans la ville », explique auprès de Médias24, le directeur d’une entreprise de promotion immobilière. Le marché est-il saturé ? À cette question, le professionnel répond : « Dire qu’il n’y a plus de terrains disponibles au cœur de Marrakech n’est pas exact. Il y en a, mais les prix sont devenus prohibitifs, ce qui freine l’accès des promoteurs, notamment ceux qui disposent de capitaux limités ».

À lire : Immobilier au Maroc : une demande record face à une offre qui s’effondre

La flambée des prix de l’immobilier à Marrakech est due à la forte demande provoquée par les chantiers liés à la CAN 2025 et au Mondial 2030 de football, estime pour sa part une directrice d’agence immobilière. « Ces événements ont dopé la demande en matériaux et en main-d’œuvre, entrainant une hausse vertigineuse des coûts de construction. Le ciment, les briques, le bois et le fer ont vu leurs prix grimper en flèche. Cette inflation des coûts, combinée à la revalorisation des prix de l’immobilier, a créé une véritable inflation des tarifs », développe-t-elle, précisant qu’aujourd’hui, « il est pratiquement impossible d’acquérir une villa en dessous de 8,5 MDH. En l’espace de quatre à cinq ans, on observe une augmentation de 4 MDH, ce qui est totalement inédit ».

Malgré cette tendance inflationniste, la demande reste en nette progression. « Les opérations de vente continuent sur une trajectoire ascendante, sans aucun signe de ralentissement du marché. Malgré la flambée des prix, l’intérêt des acheteurs demeure intact et les acquisitions se poursuivent à un rythme soutenu. Pour l’instant, la demande reste robuste, et rien ne laisse présager une récession », soutient la responsable.

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