Deux importants objectifs ont conditionné la tenue du concours « Microentrepreneurship Awards », organisé par Citibank en partenariat avec Planet Finance Maroc, pour rendre hommage aux meilleurs micro-entrepreneurs de l’année 2006, qui ont su rentabiliser les prêts octroyés par les sociétés de micro-finance.
Dans un groupe de 20, dix meilleurs micro-entrepreneurs ont été sélectionnés par un jury indépendant essentiellement composé d’économistes, de juges, d’universitaires, de membres du gouvernement et de la société civile, de journalistes.
Le choix a été basé sur des critères d’innovation du micro-entrepreneur, sa contribution à relever le niveau de vie de sa famille et de sa communauté, la rentabilité de son entreprise et son offre d’emplois.
Les meilleurs qui ont été sélectionnés, à savoir Fouad, Saâdia, Fatima, Zineb et Mohamed, ont été soit financés par la Fondation Zakoura pour le microcrédit, soit par la FONDEP. Grâce à ces financements, ces micro-entrepreneurs, dont un handicapé, ont réussi à s’intégrer dans la vie active en garantissant à eux-mêmes et à leurs familles un revenu stable et durable. Ils ont même créé des sources de revenus pour leurs collaborateurs. Mekhfi Saâdia, première femme pêcheur, lauréate du premier prix innovant, a été émue au moment de la remise des prix. Impressionné par les réalisations des vainqueurs, A. Harrouchi, ministre du Développement social, a déclaré que ces micro-entrepreneurs sont « de vrais Marocains car ils ont pu surmonter la misère en créant des projets au lieu de tendre la main pour demander l’aumône. Ils méritent tout notre respect et notre admiration ».
Fouad Tallhi, 29 ans, l’un des vainqueurs, est un handicapé. Il ne se sert que d’une infime capacité de ses mains. A la municipalité de Martil où il demeure, il a remué ciel et terre, il y a deux ans, pour avoir son propre commerce surtout qu’il maîtrise bien la réparation des téléphones portables. Grâce à son opiniâtreté, il surmontera tous les obstacles qui se sont dressés devant lui. Il savait que sa petite famille, composée de sa mère et sa sœur, dépend financièrement de lui. Il réussit à s’approprier l’autorisation d’ouverture d’un kiosque sur le boulevard Hassan II mais peine à avoir un raccordement d’électricité. Personne ne lui tend la main. Il s’endette pour payer cher un compteur d’électricité qui lui coûtera, en plus des frais du raccordement, 5000 DH. Il se retrouve dans un embarras pécuniaire. On lui conseille alors de frapper à la porte de la FONDEP. Ce qu’il ne manquera pas de faire. Il contracte un crédit de 3000 puis de 6000 DH. Ses affaires marchent bien et il embauche un collaborateur. Aujourd’hui, il est fier de pouvoir subvenir à ses besoins et à ceux de sa petite famille. Fort de ce petit succès, il envisage de faire agrandir son commerce. Seulement, il a peur que son château de rêve ne lui soit démoli bien avant, car la municipalité envisage de supprimer son commerce sans le dédommager ».
Exception faite de ce dernier détail, Fouad, comme les autres vainqueurs, est un exemple réussi de l’impact des microcrédits sur la vie de gens simples qui sombraient dans la misère.
« Notre objectif est de montrer l’impact de la micro-finance sur l’amélioration des conditions de vie des populations démunies... Et de sensibiliser sur le rôle important qu’ils jouent dans l’économie locale », a déclaré Touimi Benjelloun, président de Planet Finance Maroc. Quant aux micro-entrepreneurs, ils sont repartis avec des chèques d’une valeur de 22.000 DH. Des récompenses, pas des crédits !!
Le Reporter - Marouane Kabbaj
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