N ouvelle nuit chaude, mardi soir, dans le quartier des Marolles et alentours. Plusieurs dizaines de jeunes sont descendus dans la rue pour affronter les forces de l’ordre. Ils ont brisé des vitres de voitures, de vitrines et de bâtiments divers (dont le ministère de la Justice), saccagé des abribus et un night-shop, jeté des pierres sur les forces de l’ordre et des passants. Ils ont aussi bouté le feu à la Maison des jeunes de la place de la... Querelle.
Selon la police, qui a arrêté administrativement plusieurs dizaines de personnes (quarante-cinq, à 23 heures), ces jeunes provenaient de plusieurs quartiers de la capitale. Comme la veille, ils exprimaient leur colère suite à la découverte, dimanche soir, d’un détenu sans vie dans sa cellule, à la prison de Forest. Un détenu qui, parce qu’il était nerveux, avait été placé en cellule d’isolement et auquel on avait aussi administré des calmants, tant samedi que dimanche.
Le prisonnier, incarcéré en détention préventive depuis le 16 septembre pour un vol, avait déjà été condamné à plusieurs reprises pour des vols et des faux en écriture. En 2005, il avait ainsi été condamné à une peine d’emprisonnement de 20 mois avec un sursis probatoire de cinq ans, pour vols et faux en écriture, et à une autre peine de travail de 200 heures pour vols. Il faisait l’objet de mesures prises par un juge de la Protection de la jeunesse depuis ses 13 ans.
En réaction à son décès, lundi soir déjà, des jeunes issus des Marolles comme le détenu décédé avaient menacé de mettre le feu à la ville. Ils ont incendié quelques voitures et un commerce.
Une autopsie a été pratiquée mardi après-midi pour déterminer l’origine du décès du détenu et surtout la composition des calmants administrés.
Lundi soir, le pire a peut-être été évité. Philippe Close, chef de cabinet du bourgmestre de Bruxelles, s’est rendu sur place vers 22 h 15. Il a rencontré les jeunes en compagnie de la famille de la victime. Son père, son frère et son beau-frère ont appelé les jeunes au calme. Des éducateurs de rue et le service de prévention de la Ville de Bruxelles ont également rencontré les jeunes.
Une discussion enflammée a eu lieu dans la rue, les jeunes réclamant un débat sur les conditions d’incarcération et sur la sécurité dans les prisons.
Mardi après-midi, la ministre de la Justice, Laurette Onkelinx, a reçu la famille du détenu décédé. Elle lui a expliqué qu’une instruction avait été ouverte au parquet et qu’une enquête était menée au niveau de la direction générale des établissements pénitentiaires. Elle les a rassurés sur le fait que tout serait mis en oeuvre pour déterminer les circonstances du décès. A l’issue de l’entretien, le père de la victime s’est déclaré confiant dans la justice.
Une rencontre entre représentants de la commune et du quartier des Marolles a également eu lieu mardi en début de soirée. On connaît la suite.
Émilie Haquin - Fabrice Voogt - Le soir
Ces articles devraient vous intéresser :
