Les MRE piégés à Melilla

28 août 2024 - 19h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Après avoir passé les vacances au Maroc, bon nombre de Marocains résidant à l’étranger (MRE) rencontrent d’énormes difficultés pour retourner dans leurs pays d’accueil depuis Melilla via les lignes de transport maritime.

Longues files d’attente, manque de lignes maritimes, horaires de départ et d’arrivée perturbés, augmentation des prix de billets de bateau… Pour certains Marocains résidant à l’étranger (MRE), le retour dans leur pays d’accueil via Melilla vire au cauchemar. « Passer par la ville de Melilla signifie directement attendre sous le soleil brûlant pendant de longues heures, car il y a environ quatre bureaux du côté marocain qui participent à l’opération. Ainsi, les membres de la communauté marocaine arrivent des heures à l’avance devant le poste-frontière sans avoir la moindre idée des horaires de départ et d’arrivée au port », raconte à Hespress Mohamed, un Marocain résidant en France. En conséquence, « des Marocains n’ont pas pu embarquer sur les ferries pour lesquels ils avaient réservé, même s’ils étaient arrivés bien avant l’heure prévue ». À l’en croire, voyager via Melilla s’impose aux MRE. « Nous avons choisi de voyager via Melilla à destination de Malaga en Espagne, car les autres ports ne fournissent pas suffisamment de ferries ; c’est ce qui a poussé beaucoup de gens à prendre la même décision », explique Mohamed.

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Face à cette situation, le MRE a appelé à la « nécessité de mettre en œuvre la philosophie de l’opération Marhaba et de faciliter le retour des Marocains dans leur pays conformément à ce que le roi Mohammed VI a affirmé, car si les complications visaient à dissuader la communauté de passer par ce poste, cela devrait être compensé par la fourniture de toutes les possibilités nécessaires par les ferries et autres moyens dans les autres ports. Nous souhaitions passer par le port de Nador, par exemple, mais toutes les places pour les ferries à destination de la rive européenne étaient réservées ». Et de préciser : « plus de mille voitures passent par Melilla au lieu d’autres ports, ce qui peut être justifié finalement. » « La gestion de cette phase devrait se faire sur la base d’une grande mobilisation des ressources humaines, car nous avons constaté une lenteur dans les procédures au poste frontière de Melilla, tandis que des centaines, voire des milliers de membres de la communauté marocaine doivent attendre sous le soleil brûlant. […] Cette lenteur affecte négativement les horaires de départ des ferries au port de Melilla », renchérit un autre Marocain résidant également en France qui a pu traverser le poste frontière de la ville de Melilla ces deux derniers jours.

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« Ces faits m’ont personnellement affecté, car je n’ai pas pu prendre le ferry pour lequel j’avais réservé pour embarquer vers l’Espagne ; toutefois, les autorités portuaires de la ville de Melilla nous ont permis, après plus d’une journée, d’obtenir une place, ce qui a été le cas pour beaucoup d’entre nous en tant que communauté », raconte-t-il. Malgré les mesures prises par les compagnies maritimes, la situation n’est guère reluisante : « Les ferries essaient de modifier leurs horaires de voyage autant que possible, mais il y a toujours des Marocains qui manquent leurs trajets et doivent attendre jusqu’au jour suivant ou après de longues heures ». Il évoque un autre problème auquel les MRE font face : flambée des billets de bateau. « La communauté marocaine ne choisit pas de passer par le poste frontière de Melilla volontairement ; cela résulte de données objectives. Parmi celles-ci, le manque de ferries au port de Nador, par exemple, et le coût élevé des trajets comparé à ceux que l’on trouve à Melilla ; nous sommes prêts à passer par le port de Nador, mais à condition de garantir toutes les conditions de voyage sûres, car ce port est connu pour la fluidité de la procédure d’apposition des tampons sur les passeports », poursuit-il.

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