À Nanterre, des Maghrébins étaient contraints de vivre dans des bidonvilles géants

5 août 2025 - 07h00 - France - Ecrit par : S.A

Sans logement décent, les travailleurs immigrés, notamment venus d’Algérie et du Maroc, servir dans les grandes usines dans les années 1950 à 1970, lors de la reconstruction de la France fraîchement sortie de la guerre, se voyaient obligés de vivre dans des bidonvilles géants.

Ils étaient de milliers d’immigrés à vivre dans des cabanes faites de planches, de tôles et de matériaux de récupération à Nanterre. Ils n’avaient pas accès à l’eau courante ni à l’électricité. En tout, jusqu’à 14 000 personnes étaient accueillies dans le bidonville de Nanterre, réparti en plusieurs zones, en 1964, fait savoir Actu.fr, ajoutant que ce chiffre impressionnant équivaut à celui de certaines petites communes des Hauts-de-Seine. Ces personnes entretenaient de bon voisinage. La solidarité était la chose la mieux partagée. Cafés improvisés, petits commerces, lieux de rencontre bricolés… La vie suivait son cours.

À lire : Casablanca reloge en masse pour en finir avec les bidonvilles

« L’agencement de ces bidonvilles reprend, avec des moyens très limités, les formes d’organisation des médinas maghrébines, avec des habitations regroupées autour de cours communes », estime l’architecte Serge Santelli. Sauf que cette structuration spontanée n’aura pas impacté positivement les conditions de vie des habitants. Ceux-ci continuaient à vivre dans des conditions extrêmement précaires. L’État décide alors de supprimer les bidonvilles et de reloger leurs habitants. C’est ainsi que de grands ensembles comme la cité Pablo-Picasso et l’université de Nanterre avaient-ils été construits.

À lire : Une nouvelle démarche pour éradiquer les bidonvilles au Maroc

Mais le relogement n’était pas total. Une absence de solution durable. Si la loi Debré de 1962 ou la circulaire Guichard de 1973 visent à faire disparaître de manière légale les bidonvilles, elles ne s’attaquent pas aux vraies causes que sont la pénurie de logements abordables, le manque de volonté politique et les discriminations. Le démantèlement du dernier bidonville de Nanterre ne sera effectif qu’en 1972. Certains de ses habitants intégreront un logement social. D’autres n’auront pas cette chance.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immobilier - France - Algérie - Immigration

Aller plus loin

Une nouvelle démarche pour éradiquer les bidonvilles au Maroc

Le gouvernement d’Aziz Akhannouch est déterminé à endiguer la prolifération des bidonvilles au Maroc à l’horizon 2028 – donc, avant la Coupe du monde 2030-, en misant sur le...

Casablanca reloge en masse pour en finir avec les bidonvilles

Privés de logements, plus de 2 600 ménages chassés des bidonvilles à Casablanca ont obtenu les clés de leurs nouveaux appartements. Les autorités travaillent à débarrasser la...

Casablanca : plus de bidonvilles avant 2030 ?

18,6 milliards de dirhams. C’est le budget alloué par les autorités de la région de Casablanca-Settat pour reloger les habitants des bidonvilles dans des logements économiques.

Casablanca : 60 000 appartements « offerts » pour éradiquer les bidonvilles

Les autorités de Casablanca ambitionnent de mettre fin au phénomène des bidonvilles avant la Coupe du monde 2030, co-organisée par le Maroc, l’Espagne et le Portugal.

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : un nouveau programme pour des loyers plus abordables

Face aux difficultés d’accès au logement par les ménages à revenus moyens et les jeunes dans les grandes villes ou celles abritant des projets de grande envergure, les autorités marocaines prévoient de lancer un programme dédié au logement locatif...

France : les étrangers en règle désormais fichés

Un durcissement du traitement administratif des étrangers, même en règle, se dessine à Nantes. Une note interne de la police dévoile une procédure inédite qui fait grincer des dents.

L’impôt frappe aussi les loyers gratuits : une réalité que les MRE ignorent souvent

C’est une situation fréquente chez les Marocains résidant à l’étranger : un appartement ou une maison laissée à la disposition d’un frère, d’un cousin ou d’un ami, sans contrepartie financière. Une démarche familiale, spontanée, que beaucoup pensent...

Aide au logement au Maroc : le flop ?

Applaudi à son lancement, l’aide au logement ne suscite plus le même engouement. À ce jour, 8 500 personnes ont bénéficié de cette subvention.

Les MRE boostent le programme d’aide au logement

Près de 17 000 personnes (dont 44 % de femmes et 22 % de MRE) ont déjà bénéficié du programme d’aide directe au logement à la date du 15 juillet, a indiqué Aziz Akhannouch, le Chef du gouvernement, à la Chambre des représentants.

Maroc : une école mise en vente avec ses élèves ?

Au Maroc, un agent immobilier se retrouve malgré lui au cœur d’une polémique après avoir publié une annonce de vente d’une école privée en incluant les élèves.

Aide au logement : succès auprès des MRE

Près d’un quart des potentiels bénéficiaires de l’aide au logement sont des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Les inscriptions ont démarré le 1ᵉʳ janvier.

Immobilier au Maroc : le fisc marocain en alerte

L’existence de nouvelles pratiques frauduleuses a poussé les services de contrôle de la Direction générale des impôts (DGI) à intensifier leurs inspections fiscales à l’encontre de plusieurs promoteurs immobiliers et entreprises spécialisées dans la...

Location d’un bien au Maroc : ce que tout MRE doit savoir en 2025

Les Marocains résidant à l’étranger qui perçoivent des revenus issus de la location d’un bien immobilier au Maroc sont soumis à l’impôt sur le revenu. Ce régime s’applique également lorsque le logement est mis gratuitement à la disposition de personnes...

Maroc : colère des gérants de salles de fêtes

Après l’impact de la pandémie de Covid-19 sur leurs activités, les propriétaires et gérants de salles de fêtes disent faire face aujourd’hui à une concurrence déloyale insupportable de certains individus proposant des salles informelles et des villas...