Année après année le même rituel est répété machinalement comme dans un entraînement militaire. Avec le temps ce rituel est devenu comme une cérémonie pour préparer un Moussem annuel comme celui de Moulay Abdessalam Ben Mchiche ou celui de Bouebid Charqui. Tel un festival, la caravane de voitures démarre presque au même moment de toute part en Europe, en se dirigeant vers le lieu de rendez-vous pour la commémoration et la cérémonie collective.
Plusieurs villes et villages vont ainsi doubler voir tripler le nombre de leurs populations durant la période de l’été. Beaucoup d’affaires seront traitées, ventes et achats de terrains, de maisons, d’appartements, de magasins et d’autres commerces. C’est pendant cette période qu’a lieu le plus grand nombre de fêtes de mariage. C’est aussi le moment et l’occasion des flirts entre cousins cousines, voisins voisines, pour un éventuel mariage l’année prochaine.
D’autres profitent de cette foire nationale pour contacter les associations et organisations locales. On noue les relations, on échange cartes de visite, téléphone, adresses et e.mail, Les militants associatifs organisent des rencontres avec les responsables locaux et les politiciens. D’autres militants contactent les partis et les syndicats. Certains organisent des tournois de foot, des randonnées, des visites de monuments et surtout visites de famille partout au royaume. C’est le moment opportun de faire connaissance, de s’introduire et de s’informer. Les militants actifs sont approchés quotidiennement par les responsables de la société civile marocaine en plein développement. Une vie associative en plein essor, jeune, diversifiée et très créative. Les responsables et les animateurs sont très compétents. Malheureusement la politique officielle de subvention et de subsidiation laisse beaucoup à désirer. Ainsi, la vie associative marocaine a encore beaucoup de difficultés à s’épanouir et à travailler convenablement. Avec les moyens de bord ils font un travail formidable et méritent d’être encouragés et soutenus.
A cause de ces conditions lamentables, les acteurs associatifs en Europe doivent être solidaires avec les citoyens acteurs associatifs au Maroc. Ils doivent repenser aujourd’hui leur action de coopération, et ouvrer à l’amélioration réelle de la coopération Nord-Sud. Ils doivent leur apporter soutien technique et logistique.
Il est primordial d’instaurer et d’installer un dialogue permanent et structurel avec nos partenaires associatifs du Sud sur un même pied d’égalité pour maintenir des liens solides à double sens afin de définir ensemble des projets communs. Des projets de coopération qui doivent faire profiter pleinement les associations de base et les populations défavorisées.
Nous savons tous que dans le contexte mondial actuel il y a un déséquilibre inéquitable envers les pays en voie de développement. Dans ce cas et à notre niveau, nous avons déjà fait beaucoup mais nous pouvons faire mieux et jouer un rôle considérable dans le cadre de la coopération et de l’aide au développement si nous travaillons en collaboration avec d’autres initiatives. Un développement décentralisé, durable et humain visant aussi l’intérêt des populations défavorisées et en étroite collaboration avec la société civile marocaine.
Un développement humain sans inégalités sociales avec une redistribution juste et équitable dans le respect des droits de l’homme, non seulement civils et politiques mais aussi économiques. Un développement durable qui inclut les domaines suivants, santé, enseignement, alphabétisation, emploi, logement, formation et environnement, dont le but serait de réduire le fossé entre les pays riches du Nord et le Maroc pays en voie de développement et d’assurer une meilleure redistribution des richesses.
Nous devons aussi être les bâtisseurs d’un vaste réseau d’échange permanent et, être les promoteurs d’un véritable dialogue interculturel continu entre les deux rives dont l’objectif serait d’établir un partenariat équilibré et équitable, dans un esprit d’ouverture et de respect envers la société et la culture arabo-musulmane.
Des vacances au Maroc oui, mais elles doivent être accompagnées d’une dimension de générosité, de sagesse et de maturité. Enfin, lors de notre retour au bercail nous pouvons être fiers d’avoir fait notre devoir de citoyen à double appartenance et d’avoir rempli notre mission familiale, humanitaire, culturelle, sociale et associative. Chaque année doit nous apporter une bonne moisson de photos souvenirs mais aussi de rencontres, d’entrevues, de réunions, de connaissances et un tas de cartes de visite. Nous devons surtout écouter, comprendre et notamment apprendre. Car nous sommes les seuls et vrais ambassadeurs des deux rives du bassin de la méditerranée pour s’informer et informer les populations réciproques.
Sarie Abdeslam - dounia-news.com