Offshoring : Le Maroc gagne en puissance

30 novembre 2007 - 00h22 - Economie - Ecrit par : L.A

« L’offshoring au Maroc : un secteur en pleine expansion. Cas des centres d’appels ». Tel a été le thème du déjeuner-débat organisé par la Chambre de Commerce Américaine au Maroc (AMCHAM) le 27 novembre à Casablanca. Plusieurs professionnels du secteur étaient conviés.

Le Maroc est une destination reconnue pour le nearshore. A l’horizon 2015, près de 100.000 emplois devraient être créés dans le cadre du plan Emergence.

Le Royaume bénéficie de nombreux projets pour appuyer son positionnement. En témoigne le nombre d’entreprises étrangères, surtout françaises déjà installées ou en cours d’installation. Les filières qui sont le plus ciblées sont sectorielles (services financiers, santé,…), fonctionnelles (comptabilité, finances, études de marché,…) et informatiques. Ceci dit, les opérateurs de l’offshoring, l’outsourcing en particulier, ne freinent plus leurs ambitions. Après les entreprises européennes, ce sont les américaines qu’ils espèrent atteindre pour cette fois.

Le Maroc bénéficie certes de ressources humaines compétentes. Les entreprises européennes le savent déjà. Mais est-ce possible de convaincre les américaines ?

« Cela ne va pas être intéressant pour une entreprise américaine de s’installer au Maroc », explique Denis Blancan, responsable développement commercial de Vivaction Maroc. « Le plus intéressant pour ces entreprises serait de s’y installer pour cibler les marchés européens et africains », ajoute ce dernier. Il s’agira par exemple de servir l’Europe anglophone depuis le Maroc. « C’est possible mais pour certaines niches seulement », avertissent des professionnels du domaine.

L’expérience de Dell pourra en témoigner. Le numéro 2 mondial en matériel informatique qui a été devancé par HP réalisait auparavant 60% de son chiffre d’affaires sur le continent américain. « L’implantation de Dell au Maroc a été un facteur de réussite », soutient Didier Benbattouche, directeur marketing de la division European Distribution Business,chez Dell. Rappelons que le site de Casablanca existe depuis 2003 et emploie près de 1.600 personnes.

Selon Benbattouche, les entreprises américaines auraient tout à gagner en s’implantant sur le sol marocain. « Tout y est. Un pôle de compétences et de talents. Des infrastructures d’accueil et un bon rapport qualité/coût entre autres ».

Cependant, il reste des défis à relever, surtout en matière de ressources humaines qualifiées. « Le challenge concerne notamment les compétences en termes de BPI (Business Process Industry) », confie le responsable. Cela n’a pas empêché le Maroc d’être la première destination de l’offshore avec plus de 25.000 positions. Ceci dit, il existe des menaces à prendre en compte. Les échecs viennent en tête. Certaines entreprises craignent aussi pour leur image de marque. Malgré ces craintes, « le Maroc a une place à prendre dans l’offshoring américain », rapporte Chraibi. Ce dernier soutient que les opérateurs d’offshoring marocains devraient commencer par concevoir des projets en étroite collaboration avec des sociétés américaines. Cette phase est difficile à gérer à distance, d’où l’intérêt de prendre ses précautions », confie Chraibi.

Compétitivité, fait-on l’affaire ?

S’il est vrai que de nombreuses entreprises ont fait confiance aux compétences marocaines en offshoring, il reste beaucoup à faire. En termes de compétitivité, « nous sommes encore très loin », déclare Daniel Blancan, responsable développement commercial de Vivaction Maroc. Le Maroc absorbe 45% de l’offshoring français contre 24 pour la Tunisie. L’Inde reste l’un des plus redoutables concurrents si l’on sait qu’elle vend des services au prix avec lequel nous les produisons…

L’Economiste - Sara Badi

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Sujets associés : Croissance économique - Compétitivité - Offshoring

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