Opération Transit 2005 : Les RME entre satisfaction et plaintes

19 août 2005 - 18h25 - Maroc - Ecrit par :

De l’avis de tous les passagers que nous avons interrogés en supervisant sur terrain l’opération transit, dans la matinée du samedi 2 juillet 2005, au port de Béni-Ensar à Nador, les conditions de transit se sont nettement améliorées.

Cette amélioration très significative, expliquent le directeur de l’ODEP à Nador, le directeur de la région Nord-Est des douanes, les représentants du développement commercial des compagnies de navigation, est le résultat du développement important de l’infrastructure portuaire du port de Béni Ensar dont l’extension et la restauration ont nécessité un investissement global de 210 millions de dirhams, des mesures entreprises par les services de douane et de police ainsi que les efforts déployés par le quartier maritime du port. Mme Nadia Msalek, Mohamed Bouchaïb qui venaient de débarquer nous ont exprimé, à l’instar d’un jeune couple marocain motorisé, leur grande satisfaction des conditions de transit considérablement améliorées.

Au fait, la visite que des représentants d’organes de presse régionale et nationale ont effectuée au port pour s’enquérir de l’état des lieux et les conditions de transit, nous a permis de constater la réduction du temps d’attente, la bonne gestion des flux (passagers et véhicules), flexibilité des formalités de débarquement orientation des passagers et assistance... Quant à cette opération de transit de 765 passagers et 202 véhicules, elle n’a duré que 40 mn. Cependant, nos RME ne sont pas pour autant tous satisfaits. Nombreux qui, à l’instar de M. Adak Mustapha, se plaignent de la qualité du service à bord du navire et surtout des tarifs de billets - fauteuils - cabines ou véhicules. Ils trouvent les tarifs appliqués par les compagnies marocaines de navigation exorbitants en comparaison avec ceux des compagnies étrangères. Et c’est pour cette raison que le point de presse, tenu avec le directeur de l’ODEP et les représentants de compagnies, s’est focalisé sur l’augmentation, scandaleuse, des prix.

Loin de toute quête de bénéfice, cette hausse des tarifs, nous explique-t-on, est dictée par un souci majeur de préserver les équilibres financiers des compagnies. Selon les armateurs, l’augmentation, conséquence de contraintes externes, est un impératif qui se justifie par plusieurs arguments :

• Glissement de la valeur du dirham par rapport à l’euro ;
• Les nouvelles mesures préventives et sécuritaires dictées par l’environnement politique ;
• La nouvelle réglementation internationale pour la protection maritime ;
• Le marché international de location de navires (25.000 $ par jour) ;
• L’augmentation de la fiscalité portuaire ;
• La flambée des prix de carburants (hausse de 100 à 120 %).

En dépit de cette argumentation, pertinente en apparence et dans la forme, nous estimons que les compagnies marocaines encourent de gros risques puisqu’elles perdront sûrement en compétitivité face aux concurrents étrangers, notamment espagnols qui sont aux aguets de toute opportunité pour s’accaparer la part du lion du trafic maritime d’autant plus que les prestations qu’elles offrent à bon prix sont plus attrayantes. Dans ce contexte, signalons que les aéroglisseurs espagnols relient Malaga-Mellilia en 1 heure environ et Algésiras-Sebta en 35 mn à prix convenables.

Aussi, urge-t-il que toutes les parties concernées par la navigation maritime réagissent de concert afin que les compagnies puissent renoncer à cette hausse de tarifs, estimée officiellement entre 23 et 24%, à plus de 40% selon certains passagers. Par ailleurs, notre visite au port de Nador nous a permis de constater une aberration qu’aucune sagesse ne peut admettre : La gestion du quartier maritime est assurée par une seule personne ! en l’occurrence M. Abdelmajid Boujemaoui, chef du quartier maritime. Ce commandant, responsable de 375 kms de côte de Saïdia à Oued Maftouh (province d’El Hoceima), veille, seul, sur l’activité de 3 navires dotés d’une capacité journalière de 13.000 passagers et 3500 véhicules sans personnel ; même pas une secrétaire ; pire ! même pas une femme de ménage pour entretenir son modeste bureau, trop exigu. Que M. le ministre de l’Equipement et du Transport se penche sur cette déficience inouïe !

Mohammed Zerhoudi - Al Bayane

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