À Paris, le logisticien du cannabis jugé avec onze complices

Chawki, alias « S3 », originaire de l’Oise, comparaît depuis la semaine dernière en compagnie de dix hommes et une femme, âgés de 25 à 48 ans, pour « trafic et importation de produits stupéfiants ».

Jeudi, Chawki, 32 ans, est jugé devant le tribunal correctionnel de Paris en compagnie de dix hommes et une femme, âgés de 25 à 48 ans, pour « trafic et importation de produits stupéfiants ». Il est à la tête d’une organisation de logistique, qui s’investit dans le stockage et le transport du cannabis en Espagne pour le compte de trafiquants de la Costa del Sol et de leurs clients franciliens. Depuis l’Espagne, son organisation approvisionnait massivement Paris et l’Île-de-France en cannabis. Ces logisticiens auraient, entre octobre 2021 et octobre 2022, organisé un ingénieux système d’importation de drogue entre Creil (Oise), Paris et l’Espagne. Au cours de cette période, le réseau a assuré le transport d’environ 1,7 tonne de résine d’une valeur de 3,5 millions d’euros, selon les policiers.

Le trentenaire vit dans l’opulence. « Il émarge entre 10 000 et 15 000 euros par mois. Il vit dans un très bel appartement avec piscine avec sa femme et ses enfants, qui fréquentent l’école privée française », fait savoir Le Parisien. C’est l’un de ses clients, Abdallah, amateur de Porsche et d’Audi RS4, qui lui a proposé de s’investir dans cette activité de logistique du cannabis. Cet homme était en quête de main-d’œuvre. « J’ai fait appel à mon cousin et à d’autres et, rapidement, j’ai pris les choses en main. J’ai monté la structure. C’était de l’argent facile. Du beurre dans le quotidien. Je n’avais quasiment rien à faire. J’ai mis les choses en place et je gérais de loin. Comme ce n’était pas compliqué, j’ai pris ça à la légère », explique-t-il.

Le réseau de S3 n’assurait pas uniquement le transport des stupéfiants pour le compte des clients. Il vendait également du cannabis pour son compte. « J’avais un peu de produit qui m’appartenait. De petites quantités, 60 kilos au max que j’ai revendus en Espagne. Mais je ne voulais pas prendre le risque d’importer du produit au-delà de la frontière », ajoute le prévenu.

La semaine prochaine sera consacrée aux réquisitions, aux plaidoiries des avocats, puis au délibéré.