La coupe du monde, sinon rien. Décidément, c’est la devise prônée par les responsables de la chose sportive marocaine qui s’appliquent à déserter le champ de l’organisation des manifestations.
Après avoir raté l’organisation du Mondial à quatre reprises ; les éditions de 1994, de 1998, de 2006 et de 2010 au profit respectivement des Etats-Unis, de la France, de l’Allemagne et de l’Afrique du sud, nos responsables n’ont pas daigné descendre à une autre cour, où le Maroc dispose de tous les atouts et moyens pour pouvoir organiser sur son sol des échéances d’ordre régional ou continental.
Durant les années quatre vingts, notre pays avait abrité de nombreuses manifestations qui ont été pour beaucoup dans la promotion de certaines disciplines et la mise en place d’infrastructures sportives. Des Jeux méditerranéens aux Jeux de la Francophonie en passant par les Jeux panarabes et la Coupe d’Afrique des nations, voilà des évènements que l’on ne voit plus chez nous au grand dam des passionnés des compétitions de renom.
Depuis cette date, aucune manifestation n’a eu lieu au Royaume, exception faite pour les trophées classiques de golf et de tennis qui se tiennent de façon annuelle. Il est grand temps de rectifier le tir et de faire partie de ce concert de nations mobilisées à tous les niveaux pour décrocher au moins une manifestation huppée au bout de chaque décade.
Et une CAN 2010 serait la bienvenue et ce, après s’être retirée au moment des dépôts officiels de candidatures pour l’obtention de l’édition de 2008 revenue au Ghana. Pays qui avait organisé conjointement avec le Nigeria cette manifestation en 2000 et le revoilà de nouveau lauréat du prochain tournoi africain. Et ce n’est pas une première, si l’on prend la Tunisie qui, en dix ans, a organisé deux CAN (1994 et 2004), ou encore l’Egypte qui a dû attendre vingt ans pour réabriter cette manifestation (1986 et 2006).
Bref, après la CAN marocaine de 1988 où le Onze national avait atteint le dernier carré, une deuxième coupe d’Afrique des nations chez-nous sera certainement d’un grand apport pour notre football et ses infrastructures. Elle pourra (pourquoi pas ?) enfin chasser cette poisse qui colle à nos équipes nationales qui courent depuis trente ans derrière une seconde consécration africaine. Les sélections tunisienne et égyptienne en sont le meilleur exemple.
Mohamed Bouarab - Libération
Ces articles devraient vous intéresser :
