Les mouvements migratoires des joueurs marocains vers l’étranger tendent à s’accentuer sans rien apporter aux clubs concernés car, souvent, en l’absence de contrat, ils sont libres et peuvent changer d’air.
Il suffit de prendre son sac, sortir des frontières et aller tenter sa chance n’importe où en mettant tout l’argent du transfert dans sa poche. Ça, les joueurs marocains l’ont appris avec “l’affaire Sarsar“. Et ils peuvent même désormais revenir au royaume, opter pour un nouveau club et toucher une belle prime de signature.
Saignés de toutes parts, les clubs nationaux ne font rien pour se protéger et quand ils cherchent à prendre des mesures de protection, malheureusement c’est fait avec beaucoup de maladresses. Comme s’il n’y avait plus de juristes au pays. A l’origine, il faut bien convenir que les dirigeants de notre football sont incultes en matière de réglementation propre au circuit professionnel. Aussi malgré plusieurs mises en garde de la FIFA, nos dirigeants n’ont guère amélioré leurs connaissances pour maîtriser le processus des transferts à l’étranger.
La FIFA, considérant nos joueurs non-amateurs (parce que touchant des primes), oblige les clubs à lier leurs joueurs par contrat pour justifier leur engagement. Or, cette obligation dans les faits n’est guère respectée par lesdits clubs malgré les nombreux appels et rappels des instances du football national. Rares sont en effet les clubs qui “tiennent“ leurs meilleurs joueurs en leur payant un salaire pour justifier un engagement contractuel.
Mais que dire d’un club comme le Raja, considéré comme le n°1 dans l’organisation, qui croit lier ses meilleurs espoirs (encore juniors) avec des salaires de l’ordre de 1.500 dh, c’est-à-dire inférieurs au SMIG, par des contrats non légalisés ?
La fièvre du départ s’étant répandue, nombreux sont les candidats à l’eldorado du Golfe ou tout simplement en Tunisie dont le football profite des énormes failles de son homologue du Maghreb.
Depuis plus de 10 ans, le football national n’a cessé de payer le tribut de son retard dans sa réglementation toujours insuffisamment adaptée aux prescriptions et recommandations de la FIFA.
“L’affaire Bassir“ au début des années 90 n’a guère instruit les dirigeants marocains, pas plus que le “feuilleton Sarsar“ ne les a réveillés de leur profonds sommeil. Aujourd’hui, c’est Abdelhaq Aït Laârif du WAC et grand espoir du football national qui a signé librement avec le club tunisien de Sfax. Suivi de son coéquipier Bahafid parti pour le club de Bizerte. Demain, ce sera le tour d’autres joueurs de choisir les voies de la désertion. Au Groupement et à la FRMF de prendre les dispositions nécessaires pour arrêter l’hémorragie.