Rabat veut « protéger » les intérêts de ses ressortissants en Europe

26 juin 2008 - 12h07 - Maroc - Ecrit par : L.A

Réagissant au texte adopté la semaine dernière par le Parlement européen relatif à l’immigration, Rabat a réaffirmé mardi qu’il veillait à la protection des intérêts de ses ressortissants, dont le nombre sur le Vieux continent est estimé à près de 4 millions de Marocains .

C’est le ministre de la Communauté marocaine résidant à l’Etranger, Mohammed Ameur, qui a tenu lors d’une conférence de presse dans la capitale chérifienne, à expliquer la position officielle du Royaume, qui dispose d’un arsenal conséquent, pour assurer la protection de ses ressortissants.

L’autorité marocaine a qualifié de "durcissement" la "Directive Retour", dont l’adoption mercredi dernier à Strasbourg en France, a été mal accueillie dans divers milieux européens.

Il a rappelé à cet égard que Rabat avait déjà contracté une batterie d’accords avec les pays européens et fait remarquer que le traitement médiatique réservé à la question de l’immigration est au centre des préoccupations des autorités chérifiennes.

Un chantier devrait être lancé en septembre prochain au Maroc, sur les médias et l’immigration, indique-t-on à Rabat.

Les Marocains résidents à l’étranger sont dotés, depuis décembre dernier, d’un conseil consultatif auprès du Roi Mohammed VI. L’instance, qui fait office d’observatoire d’analyses sur l’émigration, est appelée, selon son texte fondateur, à émettre des avis et des recommandations sur les projets de textes législatifs et réglementaires concernant l’émigration et les orientations des politiques publiques, ainsi que sur les mesures visant à garantir leurs droits et renforcer leur contribution au développement humain au Maroc.

Les transferts des MRE se sont élevés en 2007 à quelque 55 milliards de dirhams contre 48 milliards de dirhams l’année d’avant et 18 milliards de dirhams seulement en 1997.

La « Directive retour » adoptée le 18 juin dernier, renforce l’arsenal anti-immigration sur l’espace Union européenne, donnant la possibilité de sévir plus sévèrement contre les « sans papiers » en séjour irrégulier.

Ainsi, le clandestin inscrit au registre du "retour volontaire" disposera de 30 jours maximum pour quitter le territoire européen. Toute attitude que l’administration du pays « d’accueil » considérerait comme un « refus de coopération » du « sans papiers », pourrait coûter à l’immigré irrégulier, jusqu’à 18 mois de détention, dans un centre prévu à cet effet. Suivra ensuite l’expulsion, puis une interdiction de séjour pour une période de cinq ans, dans tout pays membre de l’UE.

La mesure a été décriée par plusieurs personnalités de Gauche et des Organisations de défense des droits de l’Homme.

En Amérique latine des chefs d’Etat, dont Hugo Chavez du Venezuela, ont appelé à une riposte des pays du sud, portant entre autre sur des mesures de rétorsion, à l’endroit des signataires de la Directive.

A ce jour, le Maroc est le premier pays africain, à avoir évoqué les mesures à prendre concernant ses propres ressortissants émigrés en Europe.

Source : Agence Presse Africaine

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immigration clandestine - Union européenne - Lois - Immigration - MRE

Ces articles devraient vous intéresser :

MRE : ce que vous devez déclarer si vous louez un bien au Maroc

Si vous êtes Marocain résidant à l’étranger et percevez un loyer au Maroc, la loi fiscale vous impose certaines obligations. Voici ce que prévoit le guide fiscal.

Les transferts des MRE battent un nouveau record

Les transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont atteint 9,45 milliards de dirhams à fin janvier 2025, en légère hausse de 0,5 % sur une année, selon les données de l’Office des changes.

Comment les transferts des MRE dopent l’économie marocaine

Depuis 2003, le Maroc célèbre chaque 10 août la Journée nationale des migrants. Instaurée par le roi Mohammed VI, elle offre l’occasion de mettre en lumière la contribution des Marocains résidant à l’étranger (MRE) au développement économique, social...

Tourisme au Maroc : une baisse de recettes qui inquiète

Alors que les arrivées pourraient atteindre 15,5 millions de voyageurs en 2024, soit un million de plus qu’en 2023, les recettes touristiques devraient poursuivre leur tendance à la baisse notée depuis 8 mois pour s’établir à 100 milliards de dirhams...

Un jeune espoir du football marocain meurt noyé tragiquement

Jawad El Allam, footballeur mineur d’origine marocaine et membre du centre de formation du Lorca Deportiva, est décédé après s’être noyé à San Juan de los Terreros, en Andalousie. L’accident est survenu quelques heures seulement avant un tournoi auquel...

Aïd al-Adha : ruée de Marocains vers l’Espagne

Alors que de nombreux Marocains résidant à l’étranger (MRE) rentrent au Maroc pour y passer les congés de l’Aïd al-Adha, certaines familles marocaines font le chemin inverse.

Voyager en Europe : les nouvelles règles qui s’imposent aux Marocains

Des règles strictes concernant les liquides et les gels dans les bagages à main sont entrés en vigueur dans les aéroports de l’Union européenne (UE). Elles s’imposent aux voyageurs marocains et d’autres nationalités.

MRE : pourquoi le retour au pays reste un vrai parcours du combattant

Envisager sa retraite ou faire soigner ses parents au pays relève du défi pour de nombreux Marocains résidant à l’étranger. Une vaste consultation révèle l’ampleur des difficultés face aux services publics. Alors, que demandent concrètement les...