Les musulmans de France pourraient connaître les mêmes problèmes que lors du ramadan dernier. La date du début du mois sacré risque à nouveau de faire débat, créant ainsi une certaine confusion entre les musulmans de l’Hexagone. L’unité des musulmans français pour jeûner en même temps semble d’ores et déjà compromise.
A en croire Metronews.fr : « À n’en pas douter, le débat de 2013 autour du ramadan a laissé des traces. Très critiqué l’an dernier après sa décision d’annoncer à l’avance la date de début du ramadan grâce à une méthode scientifique, le Conseil français du culte musulman (CFCM) avait créé un véritable cafouillage en revenant sur sa décision ».
En effet, l’année dernière, la communauté musulmane avait été divisée au sujet du début du mois de Ramadan. Certains avaient opté pour le 9 juillet, privilégiant une méthode scientifique qui avait annoncé cette date bien avant. Mais d’autres avaient entamé leur mois de jeûne seulement le 10 juillet, après avoir observé la lune à l’œil nu lors de la « Nuit du Doute ».
Tout laisse supposer que le même scénario se répétera cette année également, à part (bien évidemment) si les calculs scientifiques et l’observation à l’œil nu s’accordent sur un même jour.
En effet, le CFCM (Conseil français du culte musulman) a informé, via deux communiqués, qu’une annonce officielle sera proclamée le vendredi 27 juin 2014 à la Grande Mosquée de Paris à partir de 18 heures. Le CFCM a opté pour l’observation à l’œil nu. Ou peut-être pour autre chose…
Mais cela ne fait pas l’unanimité. Toujours selon Metronews.fr : « L’Union des organisations islamiques de France, proche des frères musulmans et à l’origine du choix du calcul scientifique de l’an dernier, reste en effet sur sa position. Prônant "l’unité et la fraternité", elle annonce d’ores et déjà un début du ramadan le 28 juin ".
Les deux semblent décidés à rester sur leurs positions. Donc, pour fêter Ramadan le même jour, il faut espérer que les deux méthodes (dont l’une est connue et l’autre non) s’accordent sur la date du 28 juin. Ce qui est possible, bien-entendu, mais pas très sûr…
Au sein même du CFCM, la dissension règne sur la méthode à choisir. Alors qu’un consensus datant du 9 mai 2013 affirmait que le Conseil tiendrait compte de l’observation de la lune et de n’entamer le jeûne que lorsque la lune est observable, un autre facteur est entré en jeu : Les dates choisies par les pays musulmans. Ce qui, bien-entendu, abroge le consensus du 9 mai.
Interviewé par Zaman France, Mohammed Moussaoui, l’ancien président du CFCM et l’actuel président d’honneur de l’institution, déclare : « Le 9 mai 2013, nous avions décidé de façon unanime de nous entendre sur le critère du calcul. Cette décision ne peut pas être abrogée par le bureau exécutif sans qu’il y ait au minimum réunion et concertation du Conseil d’administration du CFCM ». Par contre, ce qui est fait est fait.
Actuellement, il s’agit d’une énigme. Effectivement, toujours selon Moussaoui : « Le CFCM n’observe pas la nouvelle lune. Il s’appuie sur les déclarations des pays musulmans. Je ne sais pas sur quelles bases le CFCM va prendre sa décision car que signifie "majorité des pays musulmans", d’autant que tous les pays n’annoncent pas leurs décisions au même moment. Certains pays comme le Maroc n’annonceront pas avant 22 h. Je crains que l’idée qui est derrière soit d’attendre la décision de l’Arabie saoudite ».
Autant dire que le scénario de 2013 se répétera. Sauf si... Les dates s’accordent.
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