Intitulée "Nouvelles dérives sectaires sous couvert de pratiques rigoristes en islam", cette enquête démontre comment la roqya-hijama business est rentable, mais aussi comment ces pratiques dites thérapeutiques attribuées à l’islam, sont dangereuses. Selon Bilel Ainine, docteur en science politique et chercheur au CNRS, ces commerçants "profitent de l’attrait exercé par cette offre thérapeutique médico-spirituelle en proposant des formules qui, en plus d’être le plus souvent en rupture avec les rituels traditionnels de l’islam en la matière, recèlent des pratiques déviantes qui relèvent du pénal".
Pour le chercheur spécialisé sur les questions de radicalisation, interrogé par le Parisien, ce sont des agissements "souvent réalisés sous le couvert d’un supposé rigorisme religieux, qui tendent à se banaliser grâce à une pratique de plus en plus professionnalisée". Cette pratique cause "des dizaines de victimes par an", fait-il savoir.
L’enquête évoque l’Algérie où une fillette est décédée mercredi après une séance d’exorcisme. Les autorités marocaines et algériennes "ont dû réagir pour procéder à la fermeture de cliniques de roqya (non autorisées)", précise-t-on. Pourtant, "plusieurs dizaines ont pignon sur rue, sans compter les nombreux particuliers et les centres de formation", affirme un agent du renseignement français.
"Beaucoup de mères de famille dont les enfants ont des problèmes psychologiques, se recommandent discrètement des adresses. Lorsque je les entends en discuter, j’interviens, car ces centres leur demandent souvent d’arrêter les traitements et les consultations chez les vrais spécialistes. Les dégâts sont longs à réparer.", raconte au journal Le Parisien, une infirmière d’origine marocaine.