Sahara : Le vote des Américains

31 août 2004 - 01h49 - Maroc - Ecrit par :

La série des revers du polisario se poursuit. Ses manœuvres propagandistes ne dupent plus que ceux qui sont disposés à y croire. A la suite d’un film consacré au conflit du Sahara et à un entretien avec James Baker, la chaîne américaine PBS a réalisé un sondage on-line. A la question « Est-ce que le Maroc doit se retirer du Sahara ? », 68% des participants sur un total de 39 420 personnes interrogées ont répondu non. Ils ont fait part, en toute impartialité, de leur soutien au Maroc.

Le long entretien de l’ancien envoyé personnel de Kofi Annan au Sahara, James Baker, a assurément été déterminant dans le plébiscite dont a fait l’objet la question. Avec l’objectivité d’une personne désormais détachée du dossier, M. Baker a apporté un juste éclairage sur l’affaire. Il a commencé par balayer d’un revers de main les questions de son interviewer sur l’attachement du Maroc au Sahara qui pourrait être lié à des spéculations sur le pétrole. « C’est difficile à croire, parce que le Maroc est absolument déterminé à s’y cramponner. C’est une question sur laquelle, à l’intérieur du Maroc, il n’y a aucune divergence. Tout le monde, tous les partis politiques, tous, quelle qu’en soit l’opinion, vous diront que le Sahara est marocain. Point final. C’est comme ça », a répondu M. Baker.

L’hypothétique présence du pétrole au Sahara a beaucoup intéressé l’interviewer de James Baker qui lui a même demandé s’il avait accepté de s’occuper de ce dossier dans l’espoir de tirer parti des supposées ressources pétrolières de la région. « C’est absolument ridicule », a rétorqué l’ancien envoyé personnel de Kofi Annan.

Ce dernier a toutefois admis que la découverte du pétrole pourrait contribuer à résoudre le conflit : « En fait, s’il y a des indices pour une production économiquement viable, cela pourrait même faciliter finalement une solution politique mutuellement acceptable. » Autre question qui a dû beaucoup intéresser les téléspectateurs américains, le terrorisme. Interrogé sur la possible extension du terrorisme aux foyers du conflit dans la région, M. Baker a répondu : « C’est imaginable ». Il a également expliqué le « dilemme » des Etats qui sont partagés entre deux pays où ils ont des intérêts : le Maroc et l’Algérie. M. Baker reconnaît au demeurant que la responsabilité d’Alger est totale dans le conflit. Quand le journaliste de PBS l’a questionné sur l’éventualité de la reprise des combats entre le Maroc et le polisario, il a répondu : « Je pense que cette éventualité dépend probablement plus de l’Algérie que de quelqu’un d’autre, parce que cela ne se fera que si l’Algérie le permet. Tant que l’Algérie signale au polisario de ne pas combattre, il ne va pas combattre. » C’est clair et net.

M. Baker a également expliqué que le Maroc avait rejeté son plan préconisant un référendum et que notre pays était « disposé à négocier une solution d’autonomie ». Il a aussi établi une bien curieuse analogie, qui a dû frapper les esprits des téléspectateurs américains, entre le conflit du Sahara et celui qui oppose les Palestiniens aux Israéliens : « Ce conflit ressemble au conflit arabo-israélien : deux peuples différents réclamant la même terre. L’un est très fort, il a gagné la guerre, et l’autre est très faible. » Il a aussi usé du pragmatisme qui a fait sa réputation de politicien : « Dans le conflit du Sahara, le Maroc a gagné la guerre. Il occupe le Sahara. Pourquoi devrait-il accepter quoi que ce soit ? Donc il est peu disposé à faire des concessions. »

Aziz Daki - Aujourd’hui le Maroc

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : États-Unis - Enquête - Sahara Marocain

Ces articles devraient vous intéresser :

Plusieurs miliciens du Polisario tués par une attaque de drone marocain ?

Plusieurs miliciens du Polisario auraient été tués par une frappe des Forces armées royales (FAR) lors du déplacement d’un véhicule dans la région de Lamhiriz, à l’est du mur de sécurité, au Sahara.

Le Front Polisario réagit au discours du roi Mohammed VI

Le Front Polisario a vivement réagi, jeudi, au discours du roi Mohammed VI au sujet du Sahara. Le roi du Maroc avait affirmé que le référendum d’autodétermination pour ce territoire restait une option « inapplicable ». En réponse, le Front Polisario...

Sahara : un drone marocain abattu par le Polisario ?

Des images montrant un drone prétendument marocain abattu par le Polisario dans le Sahara circulent sur les réseaux sociaux. De quoi s’agit-il en réalité ?

Un phénomène météorologique rare touche le Sahara marocain

La Direction générale de la météorologie (DGM) s’explique sur un phénomène naturel rarissime qui touche les régions désertiques et sahariennes du Maroc.

Des miliciens du Polisario tués par une frappe marocaine

Plusieurs miliciens du Polisario auraient été tués et blessés par une frappe des Forces armées royales (FAR) alors qu’ils tentaient de s’approcher du mur de défense près de la région de Galtat Zemmour, au Sahara.

Une frappe de drone marocain neutralise des membres du Polisario

Les miliciens du Polisario responsables de la nouvelle attaque perpétrée dans la ville de Smara, au cœur du Sahara marocain, ont été tués lors d’une opération ciblée menée par un drone marocain.

Trois miliciens du Polisario se rendent à l’armée marocaine

Trois miliciens du Polisario se sont rendus aux Forces armées royales (FAR) dans la région d’Oum Dreyga, au sud-ouest du mur de défense marocain, au Sahara.

La France adopte la carte du Maroc intégrant le Sahara

Après avoir changé sa position sur la question du Sahara, la France a adopté la carte complète du Maroc et de ses provinces du Sud. C’est du moins ce que semble montrer la télévision française.

Nouvelles tensions en perspective entre le Maroc et l’Europe

De nouvelles tensions risquent d’émerger entre le Maroc et l’Union européenne à cause de l’espace aérien du Sahara.

Le Polisario se plaint du Maroc auprès de l’ONU

Un groupe proche du Polisario affirme que des Forces royales air ont ciblé ses chameaux et son bétail dans les zones sahariennes et tient la MINURSO responsable de toute escalade qui pourrait en découler.