Les Nations unies ont apporté un démenti formel au sujet d’une éventuelle démission de Staffan de Mistura, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara.
Le ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération, Taïeb Fassi Fihri, a affirmé que le Maroc compte proposer à l’ONU des négociations sur une autonomie pour le Sahara, soulignant qu’une « autonomie réelle est un point de rencontre » entre les positions des différentes parties.
« Vivre une autonomie et soumettre le statut à l’appréciation des populations est un acte démocratique et de libre expression », a dit M. Fassi Fihri dans un entretien à l’agence de presse espagnole Europa Press, diffusé hier.
« Nous sommes disposés à négocier une autonomie sur le plan politique, juridique », a ajouté le ministre délégué, faisant remarquer que l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, l’ambassadeur hollandais Peter Van Walsum, a pour mandat de « dépasser le blocage actuel » et d’« avancer vers une solution politique négociée ».
M. Fassi Fihri a critiqué l’Algérie et le « polisario » qui insistent sur l’application du dénommé Plan Baker, relevant que « l’Algérie sait parfaitement que le Maroc rejette ce plan » qui a été à l’origine de l’actuel blocage de la situation dans la région. « Le Maroc n’entend pas négocier une solution en marge de l’ONU, mais bien une solution dans le cadre de la légalité internationale », a-t-il insisté, mettant l’accent sur « la responsabilité algérienne » dans le conflit du Sahara.
L’Algérie « appuie le polisario depuis le début, diplomatiquement, financièrement et militairement », empêche le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) de recenser les Sahraouis dans les camps de Tindouf et maintient une grande pression militaire dans ces camps, a-t-il déploré.
Le ministre délégué a relevé qu’il ne comprenait guère la position du gouvernement algérien qui réclame la création d’un Etat indépendant au Sahara, au moment où le Maroc veut normaliser ses relations avec ce pays voisin, comme l’avaient convenu S.M. le Roi Mohammed VI et le Président Abdelaziz Bouteflika, le printemps dernier à Alger.
« Nous voulons une solution rapide (au conflit du Sahara) parce qu’il bloque l’Union du Maghreb. L’Europe et l’Espagne souhaitent le Maghreb et l’Union maghrébine devrait s’occuper d’autres problèmes comme l’intégration économique, la lutte contre l’immigration clandestine, le trafic et le terrorisme », a argumenté M. Fassi Fihri.
Concernant les délégations espagnoles auxquelles le Maroc a refusé l’accès au Sahara, le ministre délégué a assuré qu’il comprenait la sensibilité qui existe en Espagne pour la question du Sahara, soulignant toutefois que l’opinion publique espagnole n’a pas appréhendé les raisons pour lesquelles ces délégations n’ont pas été autorisées à entrer au Sahara.
"L’accès (au Sahara) a été refusé à des personnes qui prétendent constituer des commissions d’enquête alors qu’elles appuient le polisario et l’indépendance", a expliqué M. Fassi Fihri. "Nous connaissons le plan d’action du polisario en Espagne : envoyer chaque semaine des gens qui parlent d’Intifada, de commissions d’enquête. Où-est le feu ? Où-est cette Intifada ?", s’est étonné le ministre, assurant qu’il y a eu "une manipulation, une désinformation et une volonté manifeste d’amplifier l’incident".
M. Fihri a rappelé la disposition du Parlement marocain à recevoir une délégation parlementaire espagnole dans le cadre d’un programme et sur la base d’un agenda.
Interrogé sur l’état des relations entre Madrid et Rabat, le ministre marocain a affirmé que la réunion de haut niveau hispano-marocaine, prévue le 29 septembre à Séville, renforcera le climat de confiance entre les deux pays, dans une logique de partenariat qui tient compte des préoccupations des uns et des autres.
Le Matin
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