Sy Mehdi, le conteur d’histoires

22 août 2007 - 00h37 - Culture - Ecrit par : L.A

Mots inspirés de la réalité, sens mélodique, complicités musicales maghrébines, Mehdi Ben Brahim, alias Sy Mehdi, chante des histoires de tous les jours ainsi que des messages de liberté et d’espoir.

Mené de beaucoup de courage et surtout de talent, ce jeune artiste s’est lancé en 1998 dans le monde des mélodies et de la création artistique. « Depuis que j’ai quitté l’école en 1998 et jusqu’en 2006, j’ai couru dans tous les sens pour produire trois albums », affirme fièrement Sy Mehdi.

Si ses penchants pour la musique l’ont incité à quitter le lycée, son amour pour la mère patrie a aidé ce Marocain résidant en France à conquérir le public. Grâce à son registre « Ya biladi » qui déplore les évènements du 16 mai sur un rythme hip hop, cet originaire de Casablanca a pu écrire les premières lignes de sa carte d’identité artistique. « Sorti en 2003, l’album « Ya bladi » que j’ai fait avec un autre artiste algérien m’a permis d’intégrer les radios et les plateaux de télévision », nous raconte la star montante de la chanson marocaine.

Agé de 26 ans, Sy Mehdi a d’ores et déjà 25 titres différents sur son registre. Pourtant, notre jeune artiste n’a eu qu’un seul passage au boulevard de Paris dans le conservatoire de Casablanca. Racontant son parcours, ce chanteur d’origine amazighe estime que le talent musical est avant tout une question de don. « Durant toute ma vie, j’ai assisté à un seul cours de musique en 2003 », nous confie-t-il. Avec un CV riche en expériences et une certaine maturité artistique en France et en Hollande, Sy Mehdi a décidé de faire d’abord carrière dans son pays d’origine.

Grâce à une adolescence passée entre deux pays, (la France et le Maroc), deux cultures opposées (occidentale et orientale), Mehdi Ben Brahim est déterminé à réussir au sein de sa patrie afin de donner « une nouvelle image » de la musique marocaine, une fois rentré en France.

En effet, au bout de trois ans au bled, il a animé plusieurs concerts. De la fête de la musique à Casablanca au festival du raï de Saïdia en passant par les tournées privées et les shows de la radio, Sy Mehdi est sollicité partout. « Récemment, j’ai été invité à l’émission 100% jeunes sur la première chaîne nationale pour le lancement du clip vidéo « Sac à dos », un disque que j’ai enregistré en été 2007 avec Perfect Production », nous raconte-t-il sur un air content.

La réussite ne paraît donc pas aussi difficile pour ce jeune talent, vu qu’il transmet avec la parole et le son des messages qui s’adressent principalement à un public jeune et rebelle.

Il faut dire que les messages forts et textes engagés font la force des chansons de Sy Mehdi. « Je préfère que les jeunes se mettent à chanter au lieu de faire des bêtises », confirme ce natif du quartier Hay Mohammadi à Casablanca. Avec son aspect décontracté de Ouled Derb, le chanteur conte ses histoires en salsa, raï, ghernati ou fusion. Mehdi émerveille le public par les rythmes de ses mélodies mais également par son style mélangé entre tradition et modernité.

Dans son « Sac à dos », il dit qu’il s’est attaché à produire une chanson agréable, accessible à un large public et qui parle de vie et d’espoir. Par ailleurs, son deuxième single, qui sera programmé au mois de septembre, traite les problèmes du quartier populaire marocain sur des mélodies « très rythmées destinées aux jeunes rebelles ». Aujourd’hui, Sy Mehdi renoue avec ses racines à travers des albums qui résument des messages universels aux valeurs d’enseignement et de témoignages. Ce Marocain de Tiznit a réalisé que seule une notoriété acquise dans son pays d’origine pourra l’aider à accomplir ses projets d’artiste.

Nouvel album

Après de longs mois de travail, Sy Mehdi fait son retour en 2007 avec une nouvelle formule : « Sac à dos ».

Ce subtil mélange musical, sensible et ravageur à la fois, raconte l’histoire et les projets d’un immigré après la fermeture de l’usine où il travaillait. « Ce single rappelle la nostalgie d’Enrico Macias », affirme Mehdi Ben Brahim. Comme ses précédents, le nouvel opus prouve encore une fois le savoir-faire de l’artiste ainsi que son grand amour pour le Maroc.

Le clip vidéo de cette chanson, diffusé récemment sur la première chaîne nationale, allie le conte au chant et à la mise en scène. Sur les raisons d’un tel choix, l’artiste nous explique : « on avait le choix entre un clip qui parle de l’histoire et un autre qui raconte l’histoire. J’ai opté pour un vidéo clip drôle avec de vrais acteurs afin de donner plus de vie à la chanson ». Sy Mehdi tient, en effet, à mettre en scène son talent de chanteur ainsi que la force et l’harmonie de ses textes.

Le Matin

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Sujets associés : Musique - Amazigh - Sy Mehdi

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