Aymen
« Les gens ont les nerfs », lâche Bachir, l’un des oncles d’Aymen auprès de Midi Libre. « C’est malheureux d’en arriver là pour du foot. Ce match, c’était une joie pour nous. Là, on se sent attaqués », déplore Lhoussine Tahri, le président de la mosquée Averroès. Jeudi, Lemnouar, le père d’Aymen a reçu dans l’appartement familial de Celleneuve la visite ses amis, des professeurs, des collègues dans l’appartement familial de Celleneuve venus apporter leur soutien, dire l’estime et l’affection portées à l’élève de 4ᵉ au collège des Escholiers de la Mosson et sa famille. « Il était aimé, tout le monde l’appréciait à La Paillade et à Celleneuve. Il était serviable, venait souvent aider ma mère à porter des sacs. Jeudi matin, mon père qui revenait du Maroc, l’a pris dans ses bras pour lui dire qu’il lui avait manqué », témoigne Jibril, son cousin.
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Témoin des faits, il raconte que la victime avait la tête par terre et bougeait seulement la jambe après avoir été renversé par une voiture folle. « Ensuite, à l’hôpital, quand j’ai appris qu’il était décédé, je suis tombé dans les pommes », poursuit-il. Azeddin, un proche, qualifie les faits d’ « acte terroriste ». « Moi, si on m’arrache une écharpe, je ne vais pas tuer avec un couteau. Mais une voiture, c’est une arme, il n’a pas réfléchi mais c’était préparé, son truc. Il y a eu une victime, mais il aurait pu y en avoir trois ou quatre. Pour moi, c’était un acte terroriste ». A l’en croire, plusieurs provocations avaient précédé les faits, notamment la sortie d’un « calibre à blanc ». « Ils cherchaient la petite bête. Ils roulaient à vive allure rue de Saragosse et se sont engagés vers les commerces. J’avais l’impression que le conducteur n’était pas dans son état normal », renchérit Bachir.
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La famille d’Aymen ne demande qu’une chose : justice pour l’adolescent. « Ce qu’on veut, c’est que justice soit faite, que le coupable soit mis en prison, purge sa peine et souffre, réclame Said, le grand frère de la victime. C’est un meurtre pour un bout de tissu bleu-blanc-rouge pour un simple drapeau. Pour faire ça, on ne peut pas être dans un état stable mais ce qu’on veut, c’est l’apaisement ». Après le décès de l’adolescent, une enquête a été ouverte pour « coups mortels aggravés avec arme par destination, en l’occurrence la voiture. »