Mort d’Aymen : son frère Saïd se dit « brisé à l’intérieur »
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Photo : France télévision
La famille d’Aymen, adolescent marocain de 14 ans percuté et tué par une voiture folle le 14 décembre, rue de Barcelone, cité de la Mosson, après le match Maroc-France, s’étonne du fait que l’enquête pour « coups mortels aggravés avec arme par destination, en l’occurrence la voiture » n’avance « pas très vite » et qu’elle ne soit au courant de rien.
« Il y a plusieurs choses qu’ils ne comprennent pas. D’abord, comment se fait-il qu’un individu qui a été identifié et qui a commis des faits de cette gravité n’a pas encore été interpellé ? On nous dit qu’il est d’origine espagnole et qu’il pourrait être parti là-bas. Très bien, c’est justement avec ce pays que nous avons la meilleure coopération policière. On a les moyens de connaître les liens familiaux qu’il a là-bas. Alors qu’en est-il réellement de l’enquête ? On sait juste que la police judiciaire a été co-saisie. C’est très bien, mais c’est insuffisant », explique Marc Gallix, avocat de la famille d’Aymen dans une interview accordée à Midi Libre.
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Il dit comprendre que tout ne soit pas dit à la famille. « Mais là, on est dans l’excès inverse », fait-il remarquer, avant d’interroger : « pourquoi la famille est-elle tenue à l’écart de l’enquête ? » Aux yeux de Marc Gallix, cette situation paraît étrange. « Depuis que les parents ont été reçus par le procureur, vendredi dernier, ils n’ont plus aucune nouvelle. Ils ne savent même pas quels moyens sont mis en œuvre pour retrouver le meurtrier de leur fils. C’est la première fois que je vois ça dans un dossier aussi sensible. La moindre des choses, compte tenu de ce qu’ils ont vécu, serait de faire le point de temps en temps avec eux, que ce soit de la part des enquêteurs ou du parquet. Cela leur permettrait de se sentir soutenus ».
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Selon lui, le fait de ne rien dire ne fait qu’entretenir l’incompréhension, attiser les rumeurs et exacerber le sentiment d’injustice et les tensions. « Le constat aujourd’hui, malheureusement, c’est que les choses n’avancent pas très vite », ajoute l’avocat « Nous avons été entendus en tant que témoins. Mais pour le reste ? La police m’a demandé de rassembler les noms et numéros de témoins, alors que ce n’est pas vraiment mon rôle et que je suis en deuil », renchérit Saïd, grand frère d’Aymen, qui demande que sa famille soit tenue au courant de l’avancée de l’enquête, même une fois tous les deux ou trois jours, et « même si on ne nous donne pas tous les détails ».
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Quelques jours après la mort de l’adolescent, la famille est toujours sous le choc. « Comme c’est le cas pour mes parents ou mes sœurs, une partie de nous est morte avec lui ce soir-là, explique Saïd. C’était lui qui faisait vivre la maison, qui rigolait, qui nous énervait parfois. C’était le cœur de la famille. Il y aura toujours une ombre qui nous suivra. »
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