Tempus Fugit : la comédie muscicale ’made by’ le Marocain Sidi Larbi Cherkaoui

22 juillet 2004 - 12h06 - Culture - Ecrit par :

Décor de ruines. Murs effondrés, corps allongés apparemment sans vie. Seul reste entier un balcon. Quelques musiciens y sont rassemblés. Ils jouent une musique ancienne, pourtant étroitement en phase avec l’instant présent. Et les corps reprennent vie. Chacun à son tour redevient lui-même. Alors se recompose dans son entière diversité une “humanité souffrante”. Se dispose sur scène un groupe d’individus fortement démarqués les uns des autres. Ils viennent de Corée ou de Scandinavie, des États-Unis ou de Belgique. Voilà des êtres de chair, blessés au dedans de leur chair.

Chacun avec ses souvenirs et sa culture, tous réunis par le malheur, par l’apocalypse qui les a rejetés sur cet îlot de vie, le dernier peut-être.

Des marginaux en somme, désemparés. Comme perdus aux frontières d’une solitude de mort. Désespérément, au travers de la danse, ils vont vers l’autre, cherchent le contact . A toute force, dans le désir, dans la sensualité, ils empoignent cette vie qui glisse, leur échappe, qui traîne et les rejoint. Ils sont là, féroces ou poignants, ou bien dérisoires —la femme en rouge et sa colère hystérique, le travesti chancelant, le mongolien... Tellement humains, tous, y compris les anges manipulateurs. Tous magnifiques, tous engagés profondément dans cette histoire dont le thème, selon Sidi Larbi Cherkaoui est : Obsession de la survie et de la transmission.
Ils ne se résignent pas, luttent rageusement, avec la foi des enfants dont l’imagination ne connaît pas de limites. Ils essaient, et recommencent “Le doute devient presque une nouvelle conviction".
Ils se racontent. Se confient. A Dieu ? Le titre le laisse penser. Et les esquisses d’images pieuses que leurs corps dessinent sans qu’ils paraissent y prendre garde.

Finalement, la question demeure secondaire. L’important est le torrent d’humanité qui sur le plateau se libère. Lorsqu’à la fin, les musiciens descendent, se mêlent aux danseurs/acteurs, s’installe une sorte d’harmonie chaotique, de chaos harmonieux. Un apaisement. Presque un sourire.

[quote>D’origine marocaine, il vit en Belgique, entre à l’école dirigée par Anne Teresa de Keersmaeker. Il y reçoit les influences de William Forsythe, de Pina Bausch, de Trisha Brown... En 1995, il reçoit le prix du meilleur danseur solo, entre à la compagnie C. de la B. d’Alain Platel, et en 2000 y crée "Rien de rien", qui tourne dans toute l’Europe. Cette même année, il crée à la Schaubühne de Berlin en totale collaboration avec Damien Jalet (danseur chez Les Ballets C. de la B.), Luc Dunberry et Juan Kruz Diaz de Garaio Esnaola une pièce, "D’avant", première étape de "Foi". [/quote>

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Musique - Théâtre - Sidi Larbi Cherkaoui

Ces articles devraient vous intéresser :

Des artistes marocains dénoncent

De nombreux artistes marocains dénoncent l’avidité des organisateurs de festivals à s’accaparer du cachet du chanteur en échange de l’inscription de son nom à l’un des évènements d’été. Ils appellent le ministère de la Culture à intervenir.

Ces artistes marocains qui échappent à l’impôt

Bon nombre d’artistes marocains ne déclarent pas leurs revenus réels, notamment ceux issus des fêtes privées, des spectacles artistiques, des contrats publicitaires ou des revenus numériques générés via des plateformes telles que YouTube et Facebook,...

Un fan d’Ahlam provoque sa colère en insultant le Maroc

L’artiste émiratie Ahlam a exprimé sa colère contre l’un de ses fans qui a utilisé sa photo sur son compte de la plateforme “X” pour insulter le Maroc et la chanteuse Asmaa Lamnawar.

Maroc : coup de gueule des chanteurs

Bon nombre de chanteurs marocains ont exprimé leur colère contre l’exclusion et la marginalisation dont ils se disent victimes. Concerts et festivals sont organisés cet été sans qu’ils soient invités.

La chanson « Enty » de Sâad Lamjarred devant la justice

Le compositeur Mohamed Rifai a assigné DJ Van en justice à cause de la chanson « Enty » interprétée par Saad Lamjarred en 2014.

Rym Fekri sous le feu des critiques

La chanteuse marocaine Rym Fekri essuie de nombreuses critiques de la part de ses fans. Ces derniers reprochent à la veuve notamment le non-respect de la période de deuil.

Le chanteur Douzi agacé par la diffusion d’une photo

Le chanteur belgo-marocain Abdelhafid Douzi souhaite garder sa vie de famille privée et l’a fait savoir à ses fans.

Stars marocaines : le culte du secret

De nombreuses célébrités marocaines choisissent de vivre loin des projecteurs. La chanteuse Ibtissam Tiskat et l’acteur Ezzoubair Hilal font partie de ceux qui privilégient une vie privée discrète.