Touria Tiouli de retour en France

20 avril 2003 - 20h10 - France - Ecrit par :

Depuis plus de six mois, cette Française était retenue à Dubaï, où, après avoir porté plainte pour viol, elle était poursuivie pour "relation sexuelle hors mariage".

Touria Tiouli, une Française retenue depuis plus de six mois à Dubaï a regagné la France dimanche 20 avril au matin. Accusée de "relations sexuelles hors mariage", cette Briviste d’origine marocaine de 39 ans affirmait avoir été violée. Après de multiples péripéties judiciaires, Mme Tiouli s’est vue restituer son passeport, mercredi 16 avril. Selon l’édition de dimanche du quotidien régional La Montagne, la situation a pu se débloquer grâce à une intervention, 48 heures plus tôt, du consulat de France auprès du procureur général de Dubaï.

Mme Tiouli s’était rendue à Dubaï pour raisons commerciales. Le 15 octobre 2002, elle porte plainte pour enlèvement et viols contre trois Emiriens. Les faits se sont déroulés la veille dans une villa où les trois hommes l’ont entraînée, après lui avoir proposé de la raccompagner à la sortie d’une discothèque de la ville. Le lendemain de sa plainte, quand Touria Tiouli est rappelée au commissariat pour complément d’information, ce sont les menottes qui l’attendent. Les policiers, entre temps, ont entendu les trois Emiriens qui affirment que la Française était consentante. De victime de viol, elle passe coupable de "relation sexuelle hors mariage".

Emprisonnée pendant une semaine, elle est ensuite placée sous contrôle judiciaire. L’affaire s’enlise alors dans les méandres de la justice de Dubaï. Ainsi, le 26 janvier, lors d’un premier procès, un tribunal de première instance se déclare incompétent et renvoie le dossier devant le procureur général. Celui-ci décide de porter l’affaire devant la cour d’appel, qui, le 30 mars, la renvoie au tribunal de première instance. "L’affaire est revenue à la case départ", avait alors commenté Mme Tiouli.

Après maints rebondissements judicaires, son départ de Dubaï "s’est passé du jour au lendemain", sans qu’on lui donne la moindre explication, a-t-elle indiqué, dimanche, de retour à Brive. "Samedi, a expliqué Mme Tiouli, je suis allée à l’immigration pour avoir mon visa de sortie. J’ai pris mon billet dans la foulée et l’avion aussi dans la foulée". "J’ai énormément appréhendé mon retour", a-t-elle poursuivi. "Six mois toute seule, on devient un peu sauvage. D’un seul coup, je me retrouve entourée de plein de monde", a-t-elle conclu, soulignant que "ça ira mieux dans quelques semaines".

AFP

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Dubaï - Procès - Femme marocaine

Ces articles devraient vous intéresser :

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Femmes ingénieures : le Maroc en avance sur la France

Au Maroc, la plupart des jeunes filles optent pour des études scientifiques. Contrairement à la France, elles sont nombreuses à intégrer les écoles d’ingénieurs.

Maroc : les femmes divorcées appellent à la levée de la tutelle du père

Avant l’établissement de tout document administratif pour leurs enfants, y compris la carte d’identité nationale, les femmes divorcées au Maroc doivent avoir l’autorisation du père. Elles appellent à la levée de cette exigence dans la réforme du Code...

Le droit des femmes à l’héritage, une question encore taboue au Maroc

Le droit à l’égalité dans l’héritage reste une équation à résoudre dans le cadre de la réforme du Code de la famille au Maroc. Les modernistes et les conservateurs s’opposent sur la reconnaissance de ce droit aux femmes.

Maroc : plus de droits pour les mères divorcées ?

Au Maroc, la mère divorcée, qui obtient généralement la garde de l’enfant, n’en a pas la tutelle qui revient de droit au père. Les défenseurs des droits des femmes appellent à une réforme du Code de la famille pour corriger ce qu’ils qualifient...

L’humoriste Taliss s’excuse après avoir insulté la femme marocaine

L’humoriste Taliss de son vrai nom Abdelali Lamhar s’est excusé pour la blague misogyne qu’il a faite lors d’une cérémonie organisée en hommage aux Lions de l’Atlas qui ont atteint le dernier carré de la coupe du monde Qatar 2022. Il assure n’avoir pas...

Maroc : pas de congé menstruel pour les femmes fonctionnaires

La proposition de loi visant à instaurer un congé menstruel, d’une durée ne dépassant pas deux jours par mois, en faveur des femmes fonctionnaires n’a pas reçu l’assentiment du gouvernement.

L’actrice Malika El Omari en maison de retraite ?

Malika El Omari n’a pas été placée dans une maison de retraite, a affirmé une source proche de l’actrice marocaine, démentant les rumeurs qui ont circulé récemment sur les réseaux sociaux à son sujet.

Maroc : les femmes divorcées réclament des droits

Au Maroc, les appels à la réforme du Code de la famille (Moudawana) continuent. Une association milite pour que la tutelle légale des enfants, qui actuellement revient de droit au père, soit également accordée aux femmes en cas de divorce.

Le Maroc confronté à la réalité des violences sexuelles

Les femmes marocaines continuent de subir en silence des violences sexuelles. Le sujet est presque tabou au Maroc, mais la parole se libère de plus en plus.