Canal+ a confirmé cette semaine que la série « Terminal », projet de l’humoriste franco-marocain Jamel Debbouze, suivra la lignée de la célèbre série « H » qui a connu un très gros succès au début des années 2000.
Si TPS est régulièrement piraté dans le Maghreb et ailleurs, ce n’est pas parce que son système de cryptage Viaccess est médiocre, assure Erwan Bigan, le directeur de dévelopement du fournisseur de cartes à puces. Peut-être est-ce parce que la télévision par satellite française a fait le choix, depuis sa création, en 1996, de ne jamais totalement renouveler son parc de cartes à puces.
« Annoncée comme sûre, la solution de cryptage en Viaccess 3.0 pourrait ne résister que quelques mois à une offensive des hackeurs marocains ou algériens. » Cette affirmation a fait bondir Erwan Bigan, le directeur de développement de Viaccess, fournisseur de cartes à puces de TPS, AB Sat et plus récemment Canalsat. Elle est le fait de Che Menara, un journaliste d’Afrik qui dans un récent article a indiqué que les télévores maghrébins, après la fusion de Canalsat et TPS, allaient bientôt être privés de chaînes françaises. L’émission des bouquets va cesser sur le satellite Eutelsat, celui de TPS, qui couvre tout le Maghreb, et se poursuivre sur Astra, plus limité dans l’espace maghrébin. Libre alors aux pirates maghrébins de tenter de décoder le cryptage Nagra de Canalsat, que Che Menara estime « blindé », ou d’essayer d’obtenir les mêmes chaînes françaises, émises via la Télévision numérique terrestre gratuite par satellite (TNT SAT, sur satellite Astra) protégée par Viaccess. D’après la série de piratages dont TPS a été victime au Maghreb, Che Menara a conclu que ce système de protection serait plus facilement piratable... Tout en laissant penser que TPS, pour des raisons diplomatiques d’essor de la culture française, se laissait peut-être pirater. Erwan Bigan, directeur du développement de Viaccess, explique de toute façon pourquoi son système de protection n’est pas en cause.
Vous avez reproché à un journaliste d’Afrik d’avoir affirmé dans un article que le nouveau système de cryptage Viaccess ne résistera pas longtemps aux hackers maghrébins…
Nous pensons que Viaccess fournit des solutions de cryptage au meilleur niveau de l’état de l’art. Ce que je peux donner comme explication en matière de gestion de la sécurité est que la moyenne de la durée de vie avant piratage des cartes émises sur le marché est de trois à quatre ans. Non seulement nous nous tenons à ce niveau, mais Viaccess a également une politique d’introduction de nouvelles générations de cartes à puce tous les deux ans pour toujours livrer un produit récent aux opérateurs, et ainsi minimiser le nombre de cartes à changer en cas de piratage d’une génération ancienne. Notre stratégie de cartes et de lutte contre le piratage repose sur ces deux bases.
Cela signifie-t-il que le dernier système qui équipera la TNT SAT via le satellite Astra sera viable de trois à quatre ans et qu’une nouvelle carte sera disponible dans deux ans ?
C’est ce que l’on vise, oui. Le fait de rendre disponible une carte tous les deux ans permet à nos clients d’utiliser le plus rapidement possible la nouvelle technologie même si la technologie précédente n’est pas piratée.
Le journaliste d’Afrik s’appuyait dans son article sur les mésaventures de TPS, régulièrement piraté au Maghreb…
Il est vrai que la majorité des cartes de TPS sont des cartes de première génération, dont l’introduction sur le terrain remonte à 1996, date de lancement de l’opérateur. Ces cartes très anciennes sont piratées. Depuis, plusieurs nouvelles générations de cartes ont été introduites par Viaccess et l’opérateur a toute latitude pour renouveler l’ensemble des cartes piratées. Par ailleurs, TPS n’a jamais fait de swap complet, c’est-à-dire de renouvellement complet de son parc de cartes, comme Canalsat a pu le faire en son temps.
Pourquoi TPS n’utilise-t-il pas les nouvelle cartes Viaccess ?
TPS a introduit les nouvelles générations de carte pour la croissance de son parc, ainsi que pour des opérations de swap partiel, mais n’a jamais encore procédé à un swap complet.
TPS est-il le seul de vos clients à ainsi refuser de swaper ou d’utiliser vos dernières cartes ?
TPS reste effectivement le seul opérateur significatif utilisant encore cette première génération de carte, tous les autres opérateurs clients de Viaccess ayant procédé à un swap complet de leur parc.
TPS a pourtant réussit à rester pratiquement inviolable dans le Maghreb durant la Coupe du monde 2006, dont les droits avaient été acquis par ART. Pourquoi cela n’est-il pas possible sur le long terme ?
Des moyens de lutte contre le piratage reposant sur des contre-mesures sont toujours possibles, même avec une génération de carte très ancienne. Cependant, la durée de vie de ces contre-mesures reste généralement très limitée. C’est ce qui explique que des contre-mesures aient pu être efficaces au début de la Coupe du Monde, sans toutefois que leur étanchéité puisse être garantie sur le moyen terme.
Qu’appelez-vous « contre-mesures » ?
Cela consiste en des modifications techniques du système ou du signal qui rendent les éventuels dispositifs pirates inopérants. En situation de piratage, les contre-mesures permettent de lutter contre le piratage, mais l’éradiquent rarement. Ce sont le plus souvent des mesures pour préparer le lancement d’un nouveau système. Ce que l’on constate est que la majorité de nos clients souhaitent ne pas voir de situations de lutte contre le piratage s’instaurer face à un piratage carte, et préfèrent envisager un swap du parc.
Comme le laisse entendre le journaliste d’Afrik en citant l’ex ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, TPS refuse-t-il de swaper pour des raisons diplomatiques, afin de rester visible dans le Maghreb francophone ?
En tant que fournisseur de système de contrôle d’accès, nous ne sommes pas en mesure de commenter une telle considération.
Afrik.com - Saïd Aït-Hatrit
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